Intervenant au Forum d'El Moudjahid, le chargé des activités au Centre national de prévention et de sécurité routi ères, Ahmed Nait-El Hocine, a insisté hier à Alger sur la mise en place d'une stratégie gouvernementale, à travers la Délégation nationale à la sécurité routière, qui est "impérative" pour endiguer le phénomène des accidents de la route. Rappelant l'annonce faite récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, s'agissant de la création prochaine d'une délégation nationale chargée de la sécurité routi ère, M. Nait El-Hocine a soulign é que cette instance se chargera de "fixer la politique gouvernementale" en la matière, ainsi que de sa mise en uvre. Il a expliqué que l'existence d'une telle structure s'est avérée "impé- rative" pour doter l'Algérie d'outils de collecte de données "performants et aux normes internationales", lesquels seront "fédé- rés en un système national, sans lequel on ne peut parler de politique gouvernementale" de sécurit é routière. Placée sous l'égide du Premier ministre, ladite délégation, impliquera d'autres départements ministériels intervenant dans le domaine de la sécurité routière et devra être opérationnelle dès que les textes réglementaires la régissant seront finalisés et adoptés, a-t-il révélé. L'instance en question "sera une référence en matière de législation", étant donné que "beaucoup d'arrêtés existent déjà mais ne sont pas appliqués", de même qu'elle s'attellera aux missions de communication, de surveillance et de contrôle, à travers la mise en place de fichiers nationaux des infractions, des permis de conduire, etc. L'absence, jusque-là, d'un syst ème national d'informations a pénalisé l'Algérie dans le classement par les instances internationales en matière d'accidents de la circulation, ces dernières ayant comptabilisé plus de 9.000 morts par an au lieu des 4.700 communiqu és, a-t-il fait savoir, expliquant que tous les pays ne disposant pas de système d'informations aux normes internationales requises reçoivent "un coefficient spécial". Le système national permettra, par ailleurs une "meilleure lecture des accidents de la route et partant, une meilleure riposte à ce phénomène aux proportions inquiétantes", a ajouté M. Nait El-Hocine. Associant également les diffé- rents services de sécurité, ainsi que la société civile, appelée à intervenir au niveau local, la future délégation nationale à la sécurité routière "établira aussi des passerelles avec le monde universitaire et de la recherche qui fera des propositions aux pouvoirs publics", a poursuivi l'hôte du forum. Avec moins de 4,2% du nombre de morts et moins de 14,20 % de blessés, enregistrés en 2015 comparativement à 2014, le bilan durant l'année passée révèle une "légère baisse" des accidents de la route, s'est réjoui l'intervenant. Il a imputé ce fait aux mesures prises, ces dernières années, par l'Etat en vue de lutter contre "le terrorisme routier", citant notamment l'application de mesures coercitives, l'obligation du contrôle technique et l'amélioration du réseau routier.