Les travailleurs de l'ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), aujourd'hui convertie en Entreprise nationale des textiles industriels et techniques (Enatit), sont, depuis le 4 avril, en grève illimitée. Au dixième jour du débrayage, le marasme gagne cet ancien fleuron de l'industrie textile. Dans une déclaration rendue publique mercredi, les travailleurs dénoncent la «gestion anarchique» de leur entreprise depuis plusieurs mois, ce qui a suscité des grèves intermittentes des 650 ouvriers de cette usine. Dans leur document, les grévistes réclament «le versement des salaires dans les délais, suivant la réglementation, la révision du régime indemnitaire des travailleurs, la régularisation des situations financières des retraités, le paiement des rappels de 16 mois sur la base du nouveau Salaire national minimum garanti (SNMG)». Ils demandent en outre «à revoir le système de stimulation des primes de rendement individuelles et collectives (PRI et PRC), le calcul des départs à la retraite, la confirmation, dans de meilleurs délais, des travailleurs ayant des contrats déterminés (CDD) par des contrats indéterminés (CDI)», tout en interpellant les autorités à instituer «une commission d'enquête sur la gestion des œuvres sociales et de celle de l'entreprise» en général. Dans leur document, les travailleurs déplorent le fait que des ouvriers ayant plus de 20 ans d'expérience dans l'entreprise soient partis en retraite avec une pension de seulement 15 000 DA. Ils dénoncent encore la nouvelle grille des salaires établie à partir du 1er janvier 2015, car ne répondant pas aux normes du nouvel SNMG. «Celui-ci est calculé au sein de l'entreprise de sorte à être inférieur à 18 000 DA», nous diront des travailleurs concernés. C'est dans ce sens qu'ils dénoncent aussi «le protocole d'accord signé en 2015 entre l'employeur et la Fédération nationale des travailleurs du textile», étant donné que «ce protocole lèse beaucoup les travailleurs, notamment son article 3», diront encore nos interlocuteurs. A noter que le chef de daïra de Draâ Ben Khedda a reçu des représentants de ces travailleurs lors de leur sit-in devant le siège de cette administration, en leur promettant de transmettre leurs doléances à qui de droit. En outre, des délégués de l'Union de wilaya UGTA ont été reçus mercredi, pour discuter de ce conflit, à la direction générale de l'entreprise, à Alger.