Parmi leurs revendications figure celle relative au relèvement de leurs salaires. Les travailleurs de l'unité textile de Draâ Ben Khedda, l'ex-Cotitex, désormais la cotonnière de Draâ Ben Khedda, ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ne sont plus que 618 travailleurs sur les 5000 que comptait cette grande usine dans les années 70 et l'unité semble vivre des problèmes internes. Ainsi, un groupe de travailleurs a pris attache avec notre bureau de Tizi Ouzou pour expliquer qu'ils sont en grève et ce, pour demander notamment la dissolution de la section syndicale de leur entreprise et d'exiger également la tenue d'une assemblée générale, ce qui, apparemment, est refusé par la direction de l'entreprise. Et ce, malgré plusieurs débrayages. Les travailleurs ont ainsi dressé une plate-forme de revendications dans laquelle on peut lire entre autres demandes, l'application d'un organigramme au sein de l'entreprise, la révision des salaires des travailleurs avec glissement de catégories pour les salariés, comme ils demandent que l'indemnité de nuisance soit calculée sur le nouveau salaire, l'alignement sur la meilleure grille de salaires du groupe, l'annulation de toutes les promotions accordées aux syndicalistes durant leur mandat et la fin des «parachutages» des chefs de section au niveau du département de la production. De même, les travailleurs réclament plus d'hygiène et de sécurité avec, notamment l'approvisionnement de l'unité en produits pharmaceutiques et enfin les les contestataires reviennent sur les prêts sociaux car selon eux «cet argent appartient à tous les travailleurs». Selon les travailleurs de la cotonnière, en fait l'ex-Cotitex, est divisée en deux: la cotonnière de Draâ Ben Khedda, qui travaille encore et l'entreprise mère la Cotitex dissoute. Depuis lundi passé, les travailleurs de la cotonnière sont en grève. Ils disent vivre l'enfer car non seulement, des fois, les salaires sont versés en retard mais plus encore, ils appréhendent l'avenir. Selon l'un des travailleurs: «On part en retraite avec des pensions misérables, un travailleur avec 24 ans d'ancienneté ne perçoit que 10.000 DA par mois, allez faire vivre une famille avec cela.» Un autre raconte la triste histoire vécue par l'entreprise lors du séisme de mai 2003 «A l'époque, l'entreprise a été frappée, on a eu droit au signe de dangerosité et donc durant 18 mois l'entreprise n'avait pas fonctionné mais même si l'Etat a versé une enveloppe pour assurer les salaires des travailleurs, on ne nous avait remis que 65% du salaire, le reste devant nous être remis plus tard. Or, à ce jour, on attend ce complément.» Ce que ces travailleurs demandent c'est finalement leurs simples droits et surtout la réélection d'une autre section syndicale car pour eux, l'actuelle n'a plus leur confiance. Ces travailleurs espèrent un avenir meilleur pour leur entreprise et surtout un autre regard sur eux, un regard qui prenne en compte le coût de la vie.