La gestion des cités universitaires, souvent sujettes à des mouvements de grève, conditionne, entre autres éléments, la réussite de la rentrée universitaire à Béjaïa. En visite de travail hier dans la wilaya en compagnie du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, estime que Béjaïa est une wilaya « difficile ». Une particularité qu'elle a acquise à la faveur des mouvements de protestation qui ont souvent paralysé une bonne partie des cités U. Le dernier en date fut, à titre de rappel, la grève du SNAPAP qui a installé en mai dernier un vrai climat de tension. Le ministre, qui s'est étonné que « des vacataires puissent faire grève », a instruit le directeur de l'ONOU de « prendre des mesures pour que plus jamais l'étudiant ne soit pris en otage ». Avec celle d'Iryahen, Béjaïa dispose de quatre cités universitaires avec une capacité de 12 200 lits. Le taux d'hébergement actuel est de près de 72%. Le chiffre a été avancé pour tenter de lever le voile sur la proportion du nombre d'extras qui occupent les chambres d'étudiants. « Il faut ramener ce chiffre à la norme nationale qui ne dépasse pas les 52%. Il faut que les cités universitaires reviennent à l'étudiant », a martelé le ministre qui insiste sur le respect des priorités dans l'attribution des chambres aux nouveaux inscrits et étudiants qui n'accusent pas de retard (redoublants). C'est l'une des instructions données à l'issue de la visite ministérielle qui a mené les deux ministres au campus d'Aboudaou et à la résidence d'Iryahen. Deux infrastructures qui ont émerveillé les deux membres du gouvernement qui n'ont pas tari d'éloges sur l'administration et les entreprises réalisatrices. Pour rappel, la décision de déplacer la faculté des lettres et des sciences humaines vers ce nouveau campus a été contestée et même quelque peu agitée en décembre dernier au motif que « les conditions nécessaires ne sont pas réunies ». Aujourd'hui, le campus d'Aboudaou, au même titre que celui de Targa Ouzemmour d'ailleurs, revendique toujours une ambulance. L'université de Béjaïa enregistre pour cette nouvelle rentrée 22 000 étudiants dont 7 100 nouveaux inscrits avec une capacité d'hébergement de 12 200 lits et 2 344 nouveaux lits prévus à Iryahen. Au cours d'une séance de travail avec les responsables du secteur, le ministre a annoncé une enveloppe de 83 millions de dinars pour la réhabilitation des quatre cités universitaires et une autre de 50 millions de dinars pour l'installation d'un réseau de fibres optiques (internet et intranet) et pour l'acquisition d'équipements pour les laboratoires. Avant cela, le ministre de l'Habitat, Mohamed-Nadir Hamimid, qui a déclaré qu'« on va avoir une année normale parce qu'il y a suffisamment de places », a annoncé, pour sa part, un quota de 100 logements pour le corps enseignant. Une revendication que soulève aussi le corps des ATS.