C'est dans le calme et de parfaites organisation et mobilisation de tous les moyens humains et matériels adéquats qu'une large opération de démolition de constructions illicites et anarchiques s'est déroulée en fin de semaine à Guerrara, à 116 km au nord-est du chef-lieu de wilaya. Cette opération, qui entre dans le cadre d'une large opération inscrite par les autorités locales et qui devrait toucher l'ensemble des 13 communes que compte la wilaya de Ghardaïa, a permis de récupérer plus de 10 hectares de terrains accaparés illégalement par diverses astuces, soit de construction de bassins d'eau, de plantation d'arbustes, ou tout simplement par l'érection de murs d'enceinte. Sur les plus de 40 démolitions effectuées par l'APC de Guerrara, le gros du travail s'est déroulé tout au long de la RN 33, à Koudiet S'han, où 17 démolitions ont eu lieu. Même s'il se félicite de la réussite de l'opération qu'il affirme «s'être déroulée dans le calme et sans aucune contestation», le jeune et dynamique président de l'Assemblée populaire communale de Guerrara, Khiat Abdellah, déplore l'insuffisance du quota de lots de terrains à bâtir consenti par les pouvoirs publics à sa commune. 3200 lots récupérés «Pour une population estimée à 80 000 habitants, Guerrara, qui n'a pas bénéficié de distribution de terrains à bâtir depuis 1990, les 3200 lots dégagés par les pouvoirs publics sont très insuffisants au regard de la demande exponentielle», déclare l'édile de Guerrara, qui ajoute : «Il faut aussi prendre en considération le problème de la prise en charge en termes de dédommagement de pas moins de 19 citoyens dont les biens ont été saccagés lors des affrontements intercommunautaires de 2013, qui ont tout restauré pour être à nouveau détruits lors des événements de juillet de 2015, pour se retrouver à la case départ sans aucune prise en charge par les pouvoirs publics, au motif que l'état ne dédommage pas le même bien deux fois, fût-il détruit autant de fois.» Bizarre décision, s'il en fut. Une réévaluation des besoins de la population locale en termes de lots de terrains à bâtir doit être envisageable pour mettre un terme à toute éventuelle contestation et ainsi arriver à répondre positivement aux attentes (déjà bien trop longues) de la population qui n'espère qu'un toit pour vivre dignement dans son pays, l'Algérie.