Grave précédent au Parlement. Une pétition, menée par le président du groupe parlementaire FLN, Mohamed Djemaï, cible le ministre des Relations avec le Parlement, allant jusqu'à demander qu'on lui interdise l'accès à l'APN ! Le ministre et cadre du parti, Tahar Khaoua, s'est, selon ses détracteurs, démarqué de la ligne du parti de Saadani : son opposition à l'idée d'un Premier ministre issu de la majorité, son appui à l'article 51 sur les binationaux et sa défense du frère ennemi Ouyahia. «En agissant de la sorte, Khaoua ne vise pas seulement Djemaï, mais plutôt le protecteur de cet affairiste, Amar Saadani. Et si le groupe de Djemaï réagit avec une telle violence, c'est pour défendre un Saadani qui commence déjà à souffrir du lâchage de ses mentors à Zéralda», analyse un dirigeant de l'appareil FLN. Khaoua, publiquement ou en privé, insiste toujours sur le fait que c'est Abdelaziz Bouteflika qui est le vrai patron du vieux parti ! «Saadani a compris le message, alors il charge Djemaï d'attaquer», ajoute la même source. «C'est gravissime, s'étrangle un cadre du FLN, ancien haut fonctionnaire. «C'est quoi la prochaine étape ? Interdire au reste du gouvernement de rentrer à l'APN ? Même à Sellal ? Djemaï va trop loin. Et je doute du chiffre de 161 députés signataires de cette motion. Rappelez-vous en juillet dernier, ces mêmes députés avaient dénoncé Djemaï quand il s'était opposé honteusement à l'obligation de payer par chèque les transactions dépassant un million de dinars.» A l'époque, le président de la commission des finances à l'APN, Zebbar Berrabah (FLN), avait carrément interrompu la cérémonie de clôture de la session, brocardant Djemaï et lançant à tue-tête : «Non à la ch'kara !»