La pinède de M'Cisna, s'étalant sur un vaste territoire fait de buttes, de collines et de piémonts, fait face à mille périls. Des facteurs naturels et anthropiques se liguent, pour ainsi dire, dans une parfaite synergie, pour infliger de gros dommages à cette réserve sylvestre. Le patrimoine ligneux, intégrant des forêts domaniales et des terres à vocation forestière, relevant du domaine privé particulier, est mis à mal par les défrichements inconsidérés, les coupes illicites et la surexploitation de ses ressources. Chaque année, de larges parcours boisés sont réduits à néant par les incendies. Les versants ainsi dénudés sont exposés aux effets pervers de l'érosion. «C'est un phénomène qui peut conduire à terme à l'effacement de la carte, de parcelles forestières. Le ruissellement de l'eau dégrade progressivement le sol et menace sa stabilité physique. On peut d'ailleurs en mesurer les conséquences en aval, en termes de glissements de terrain, de coulées de boue et d'inondations», alerte un spécialiste en génie de l'environnement. De nature fragile, de par la topographie accidentée du relief, ces espaces boisés sont vulnérabilisés par la surchauffe climatique et le faible apport de la pluviométrie. La régénération forestière naturelle est plus que jamais compromise. La pinède est sur la pente d'un déclin inéluctable.