Ajoutées aux problèmes administratifs, l'insalubrité et l'insécurité font partie du quotidien des nombreuses familles qui occupent les lieux. Faisant partie de la nouvelle Zhun, située à proximité des cités des 300 et 200 Logements, de la cité Sonelgaz et des 1014 Logements, elle en partage les carences et problèmes. Distribués, il y a plus de 10 ans, ces logements n'ont pas été régularisés à ce jour. Les habitants ayant payé rubis sur l'ongle leurs logements attendent toujours un remboursement d'une partie du pécule qu'ils ont payé en plus, à cause de malversations de l'un des entrepreneurs chargés de la construction et aussi d'un malentendu entre la CNEP et l'APC de Sétif, les actes n'ont toujours pas été établis et les résidants espèrent une régularisation de leur situation administrative. Cette situation exaspère certains habitants de l'endroit mis indirectement en quarantaine : « Pour obtenir son dû, la CNEP n'hésite pas à recourir aux poursuites, mais pour nous délivrer les actes qu'on attend depuis dix ans, on fait la sourde oreille. La question de la réhabilitation des parties communes de la cité mérite l'attention des pouvoirs publics comme ça été le cas pour les autres cités, les 1014 Logements, entre autres. Nous voudrions bénéficier des mesures relatives à la taxe d'habitation », souligne Mohamed un occupant des lieux. Interrogé à ce sujet, le directeur régional de la CNEP Banque renvoie la balle à la municipalité en sa qualité de promotrice du projet : « L'établissement des actes de propriété n'est pas du ressort de la CNEP qui ne délivre que la main levée à tout client ayant honoré ses engagements financiers. » Aux dernières nouvelles, l'APC aurait confié le dossier à un notaire qui se penche, nous dit-on, sur la question. Par ailleurs, l'insalubrité est maîtresse des lieux et elle est, selon des témoignages divers, le fait des habitants eux-mêmes, le jet des poubelles et divers autres déchets à partir des fenêtres est chose fréquente. Les gens ne respectent pas les horaires prévus pour la sortie des ordures ménagères. En plus, les ramasseurs de pain rassis et les récupérateurs de plastique participent aussi à la dégradation de l'environnement. Ils laissent derrière eux toutes sortes de déchets, des sacs en plastique et des poubelles éventrées. Les terrains vagues sont nombreux et déserts, pas une herbe ni le moindre végétal, ils servent de terrain de jeux aux marmots de la cité qui s'en contentent. Les autorités pourraient s'en occuper et les aménager, mais ces terrains rapportent mieux lorsqu'ils sont utilisés comme parking de nuit. Malgré le décès d'une fillette, écrasée, il y a quelques années par un camion stationné dans ce parking et après un abandon provisoire, le lieu a été repris par un inconnu qui n'hésite pas à racketter les résidants de la cité, quitte à s'en prendre aux véhicules des récalcitrants, personne n'échappe au gardien des lieux. 200 à 300 voitures par nuit et les camions nombreux qui réveillent les gens aux aurores, au bruit des moteurs et à leur fumée. Cette pollution est exacerbée dans la journée par les rallyes des bus et des motos le long de la rue qui mène aux 300 Logements, les pétarades sont monnaie courante. En plus, la transformation d'une école d'informatique en salle des fêtes a permis d'encombrer la cité, la chaussée crevassée n'empêche pas les cortèges de faire des rallyes, ni les fêtards de veiller à des heures avancées de la nuit sans se gêner, ni aucun respect pour les gens alentours. Le tintamarre et le baroud n'arrêtent pas, la circulation est coupée au bon plaisir des locataires de la salle des fêtes. La proximité d'un commissariat ne gêne en rien ces derniers. Kamel Benelkadi , Nabil Lalmi