Comme chaque année, la mobilisation du mouvement associatif en France est de mise pour réclamer la reconnaissance des crimes coloniaux du 8 Mai 1945. De nombreux collectifs organisent aujourd'hui des manifestations, rassemblements et conférences dans la région parisienne, mais aussi dans les grandes villes de province, sous l'appellation unitaire de «L'autre 8 Mai 1945». A Paris, c'est le Collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes d'Etat en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) qui a appelé à un rassemblement près de l'Hôtel de ville à partir de 16h. Les organisateurs, dont l'historien Olivier Le Cour Grandmaison et M'hamed Kaki, président de l'association Les Orangers, insistent sur la nécessité que ce crime d'Etat soit enfin reconnu par la France. Ils appellent ainsi le président français, François Hollande, à franchir ce pas pour réconcilier les mémoires collectives en France et en Algérie. Ce collectif a vu le jour en avril 2015. En plus de sa lutte pour la reconnaissance des massacres du 8 Mai comme crimes d'Etat, ses initiateurs demandent également «l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l'Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l'Education nationale comme dans les médias publics». L'année dernière, ce groupement d'associations antiracistes et anticolonialistes a réussi à obtenir le soutien du Conseil municipal de Paris qui a formulé une requête, votée à l'unanimité, au chef de l'Etat lui réclamant de reconnaître ces massacres comme crimes d'Etat. Un communiqué du collectif affirme que d'autres vœux dans ce sens ont été adoptés par les villes de Nanterre, Bobigny, Ivry-sur-Seine et Rennes. La capitale bretonne célèbre chaque année cet événement, devenu un rendez-vous annuel incontournable pour la réconciliation des mémoires et le renforcement de l'amitié franco-algérienne unie par une longue histoire commune. Initiée par l'association de jumelage Rennes-Sétif, la commémoration débutera par un recueillement au square de Sétif à 16h et sera suivie d'une soirée-débat. De leur côté, soutenant ces commémorations et la revendication de reconnaissance, la Ligue française des droits de l'homme et le Mouvement pour la paix ont appelé à une dizaine de rassemblements à travers la France.