Les concessionnaires automobiles ont, pour la plupart, récupéré hier leurs licences d'importation, ce qui leur a permis de prendre connaissance des quotas qui leur ont été attribués par le Comité interministériel installé par le ministère du Commerce dans ce cadre. Seulement, si le «cauchemar» du blocage des importations fait désormais partie du passé, les quotas alloués aux concessionnaires dans le cadre de ces licences ont fait plus de déçus que d'heureux. Certains les qualifient même de «scandaleux». En sa qualité de président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Sefiane Hasnaoui ne cache pas ses doutes quant à la manière avec laquelle a été effectué le dispatching des quotas. «Quand je vois les chiffres, j'ai des doutes», dit-il au lendemain de l'attribution des quotas d'importation aux concessionnaires. Ainsi, tout en insistant sur le fait qu'«il n'est pas question de remettre en cause la décision d'attribution de quotas qui répondent à la nécessité économique», Sefiane Hasnaoui estime néanmoins qu'«il est aujourd'hui nécessaire d'analyser la démarche du Comité interministériel chargé d'allouer ces licences». L'AC2A réclame des «clarifications» de la part du Comité interministériel en charge de l'attribution des licences sur les «détails techniques, notamment sur la durée de validité de la licence et à quoi correspond la date du 8 novembre». «Est-ce que c'est la date d'entrée des véhicules sur le territoire national, celle des opérations douanières ou de dédouanement ?» s'interroge M. Hasnaoui, qui dit en outre regretter de ne pas avoir été «associé (en tant qu'association) à cette démarche de manière à ce que nous ayons une compréhension de la mécanique utilisée dans la définition des quotas». Pour le président de l'AC2A, «à la lecture des quotas attribués aux concessionnaires le 9 mai, plusieurs questions se posent». «Nous ne comprenons pas pourquoi il existe certaines incohérences pour certains opérateurs, notamment les plus grands contributeurs en termes de taxes au budget de l'Etat», se plaint-il. Le président de l'AC2A cite, à ce titre, les cas des marques Nissan et Hyundai pour lesquelles, à ses yeux, «les valeurs allouées ne correspondent pas à la même logique qui a été attribuée aux autres concessionnaires». Il prend l'exemple de la marque Nissan, en sa qualité de vice-président du groupe Hasnaoui, pour laquelle, dit-il, «nous en sommes à 15 fois moins que le flux d'importation naturel de la marque pendant que d'autres concessionnaires ont vu leur moyenne augmenter et sans historique». Ce qui a amené M. Hasnaoui à émettre des «réserves» sur la manière avec laquelle a été effectuée l'attribution des quotas, une démarche pour laquelle il a réitéré le souhait de son association d'y être «associée lors des prochaines attributions de licences dans un souci de transparence et d'équité». Invité à réagir au sujet de la réduction du quota global qui vient d'être limité à 83 000 véhicules/an, le président de l'AC2A estime que «ce n'est pas le volume global qui est important, c'est la valeur allouée à chaque concessionnaire. On se rend compte que les valeurs allouées correspondent à peine à 50 000 véhicules. Par ailleurs, compte tenu de la durée de validité de la licence qui est de six mois et compte tenu des délais nécessaires à la production des véhicules, la valeur à importer en 2016 ne dépassera pas les 30 000 véhicules», a-t-il indiqué. Ce qui lui fait dire qu'«on revient aux années 1980 en termes d'importations». Etant donné que la loi du marché dépend de l'offre et de la demande, le président de l'AC2A n'écarte pas par ailleurs une hausse des prix des véhicules neufs. «Il est inévitable de voir une hausse importante des prix à l'avenir», prévient-il. R. Beldjenna