Les stands des marques ont été pris d'assaut jeudi à l'ouverture du Salon international de l'automobile, qui se tient au Palais des expositions, aux Pins maritimes. Profitant du week-end, dès les premières heures de la matinée de cette journée, des dizaines de personnes ont envahi les différents pavillons qui abritent cette manifestation à laquelle prennent part 34 exposants. A la surprise des nombreux visiteurs, les nouveautés présentées par les concessionnaires participants ne sont pas proposées à la vente en raison de leur indisponibilité. Du coup, de nombreux clients qui se sont déplacés vers la Safex dans l'espoir d'acquérir le véhicule de leur rêve sont repartis frustrés. Il est vrai que les importations de véhicules demeurent bloquées. Ce qui a ostensiblement mis en difficulté les concessionnaires qui se trouvent aujourd'hui confrontés à une situation des plus intenables : sans quotas, ni licence et des stocks épuisés et un manque de visibilité pour l'avenir. Voilà une situation que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de «très difficile», et qui n'a pas empêché de faire sortir de leur réserve les membres de l'Association des concessionnaires de l'automobile (AC2A) qui ont exhorté les pouvoirs publics à prendre en charge leurs préoccupations. «Il est vrai que nous sommes en attente des licences et des quotas, malheureusement nous n'avons pas d'informations officielles, et il est de notre responsabilité d'appeler les pouvoirs publics à prendre en charge nos préoccupations», a lancé le président de l'AC2A, Sefiane Hasnaoui, lors d'une conférence de presse tenue jeudi à la Safex. «Nous sommes en attente des quotas et des licences pour opérer normalement et pour répondre à la demande nationale de nos clients», a-t-il ajouté, estimant que «le manque de visibilité ne nous permettra pas de pérenniser nos investissements afin d'assurer le développement économique du pays». Le patron de l'AC2A n'a pas manqué de souligner «l'effort particulier de notre secteur d'activité dans la création l'emplois, de la collecte des impôts et de la valeur ajoutée grâce à nos réseaux de distribution». Ainsi, il fera savoir aux pouvoirs publics que «nous représentons aujourd'hui le meilleur partenaire économique et social et une force dans ce secteur d'activité». Mais, pour le premier responsable de l'AC2A, cette «difficile» situation qui empoisonne leur activité a déjà eu comme conséquence la diminution des postes d'emploi. Ceci en regrettant que «certains secteurs parallèles se développent et ne collectent pas d'impôts et ne créent pas de la valeur ajoutée». Autre regret de M. Hasnaoui : aucun cadre juridique n'existe permettant aux constructeurs de pouvoir multiplier leurs quotas d'importation. «C'est une erreur pour certains fabricants de diversifier leurs représentants en Algérie, cela va fragiliser l'investissement et les relations avec les clients», a-t-il estimé. Sur un autre plan, le président de l'AC2A dit regretté le fait que son association n'ait pas été associée dans la préparation du cahier des charges qui va encadrer l'industrie automobile, lequel, dit-on, est prêt et n'attend que la signature . «Il est fondamentalement nécessaire que les pouvoirs publics se rapprochent des opérateurs économiques pour les écouter», a-t-il estimé. Et d'ajouter : «Il est de notre responsabilité d'apporter notre valeur ajoutée opérationnelle au même titre que les autres secteurs». M. Hasnaoui a par ailleurs souligné la nécessité de structurer la filière de la sous-traitance industrielle. Pour le vice-président de l'association, Omar Rebrab, «Il est vrai que l'Algérie a besoin d'avoir un tissu industriel», se disant persuadé qu'«on va rattraper le retard pour le développement de ce secteur qui va créer beaucoup d'emplois». Pour ce qui est des augmentations des prix des véhicules, Omar Rebrab estime que celles-ci sont liées à la dévaluation du dinar, mais pas au produit. «Malheureusement, il y a beaucoup de concessionnaires qui n'ont pas de stocks et n'ont donc rien à proposer à la vente», a-t-il ajouté.