Le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA) passera devant le tribunal de Bab El Oued (Bainem) aujourd'hui à 13h. Le procès a été déjà programmé pour le 2 octobre, mais reporté en raison de l'absence de la partie plaignante. M. Osmane, premier responsable du CLA, est poursuivi en justice pour incitation à la grève et déconsidération d'une décision de justice. Les enseignants affiliés au CLA estiment que les travailleurs de ce secteur doivent être en force à l'audience de ce procès, car ils considèrent ce procès comme le leur. « C'est un procès contre le droit de grève et l'expression de la revendication sociale. » De l'avis des enseignants, l'instrumentalisation de la justice pour pacifier le mouvement social n'a pas pu stopper les grèves ni les revendications sociales. « L'histoire récente du mouvement des enseignants depuis 2003 est là pour le prouver. Objectivement, les menaces n'ont jamais fait reculer le mouvement et la répression n'a jamais fait avancer quelque cause que ce soit », diront les enseignants. Le secrétaire général du CLA, depuis la grève de 2003, a été déféré plus de sept fois devant les tribunaux pour manifestation et trouble à l'ordre public, incitation au mouvement de débrayage, activités syndicales illégales. Mis en garde à vue plusieurs fois dans les commissariats, jugé à maintes reprises, il a bénéficié de non-lieu suite à la mobilisation des enseignants, des syndicalistes de tous les secteurs et de la société civile. Depuis 2006, il est sous contrôle judiciaire, mesure habituellement prévue à l'encontre de délinquants susceptibles de se soustraire délibérément à la justice. Aujourd'hui, le porte-parole du CLA est poursuivi encore une fois, pour obstruction et non respect des décisions de justice. Cet acharnement couvert par le gouvernement et la justice, contre un syndicaliste, est entrepris pour venir à bout de son engagement syndical. Pour les membres du CLA, il est nécessaire d'être solidaire avec leur collègue, car ils sont persuadés que la grève est l'expression naturelle d'autodéfense des travailleurs qui se donnent des porte-parole qui puissent porter leurs luttes et leurs revendications légitimes. « Nous considérons ces poursuites judiciaires inacceptables, c'est pour cette raison que nous appelons le ministre de la Justice et le ministère de tutelle à l'extinction de toutes les procédures judiciaires à l'encontre du secrétaire général du CLA et de tous les syndicalistes qui sont nominalement poursuivis par la justice pour leurs activités syndicales. » Les syndicalistes jugent que la mobilisation est la seule manière de mettre en échec toute sorte de provocation.