Eviter les complications des maladies auto-immunes, notamment l'atteinte rénale, passe essentiellement par un diagnostic précoce et une bonne prise en charge. Encourager les études génétiques et la recherche épigénétique pour signaler la prédisposition et prévenir l'exposition aux facteurs environnementaux de ces maladies sont, entre autres, les recommandations de la Société algérienne d'immunologie qui organise, depuis hier, le 4e Congrès d'immunologie et les 6es Journées d'immunologie à Alger. Placée sous le thème «L'immunologie au carrefour des pathologies rénales», cette rencontre scientifique, dont les travaux prendront fin aujourd'hui, offre «un échange d'informations et de collaborations nationales, maghrébines et européennes caractérisés par de multiples projets de recherche. Toutes les maladies rénales secondaires ont une réponse exagérée du système immunitaire», a déclaré la présidente du congrès, le professeur Benhalima, chef du service d'immunologie au CHU Mustapha. Le thème en question, poursuit-elle, est tel un triptyque, il s'ouvre sur trois enjeux médicaux que sont la transplantation rénale, les gammapathies monoclonales et les vascularites. «Une meilleure compréhension des mécanismes immunologiques impliqués dans des maladies impulse le partage des connaissances et des compétences relatives à ces pathologies et à leurs modèles expérimentaux», a-t-elle indiqué. Pour le président de la Société algérienne d'immunologie, le professeur Kamel Djenouhat, chef du laboratoire central à l'EPH de Rouiba, toutes les maladies rénales secondaires sont une anomalie ou ont une réponse exagérée du système immunitaire. «La place de l'immunologie dans la prise en charge des maladies rénales est donc incontournable», a-t-il souligné. «Dans le traitement par la transplantation, l'immunologie intervient dans la sélection du donneur et du receveur. Comme elle intervient aussi dans les complications, en l'occurrence le rejet et sa prévention par l'inhibition des composants du système immunitaire à son origine», a expliqué le Pr Djenouhat. La protection du rein dans les maladies auto-immunes a fait également l'objet de débats lors de cette rencontre maghrébine. Des maladies en progression en Algérie, dont «les complications sont souvent irréversibles surtout lorsque le diagnostic est posé tardivement», a encore expliqué le Pr Djenouhat en citant une maladie rare, le syndrome hémolytique urémique (SHU) atypique dont l'étiologie est aujourd'hui identifiée, touchant le rein et d'autres organes. Son traitement est actuellement possible puisque le médicament vient d'être enregistré en Algérie. Devant l'évolution inquiétante de ces maladies insidieuses, le président de la Société algérienne d'immunologie recommande le lancement d'études multicentriques afin de préciser les aspects épidémiologiques et la fréquence de ces maladies à travers le pays. Il rappelle qu'il s'agit de maladies multifactorielles dont le facteur génétique est principalement mis en cause et que le taux de consanguinité est élevé en Algérie. La maladie touche les femmes plus que les hommes ; les facteurs hormonaux sont incriminés d'où le sexe/ratio très élevé et la prédominance chez la femme. Les facteurs environnementaux microbiens, alimentaires et autres sont aussi incriminés.