A l'initiative d'un groupe de jeunes citoyens, un comité de sages est mis sur pied et un appel est lancé pour une grève générale et une marche samedi prochain. Après une longue attente pour voir leur commune sortir du gouffre et du marasme qui y prévaut, les citoyens d'Akbou ont décidé de prendre le destin de leur localité en main. Samedi à 10h00, à l'appel du Collectif des citoyens d'Akbou, créé à l'initiative d'un groupe de jeunes «soucieux de l'avenir de leur commune», des élus de l'APC ont animé une conférence-débat à la Cinémathèque d'Akbou. «Quatre ans de gestion et aucun bilan ni moral ni financier n'a été présenté aux citoyens d'Akbou. Aujourd'hui, nous avons envoyé des invitations à l'ensemble des 23 élus, y compris le maire, pour nous faire comprendre la situation, mais seuls ceux constituant l'opposition ont répondu favorablement», a déclaré un membre du collectif avant de clamer : «La commune n'appartient pas à un groupe de personnes, mais à toute la population, à qui le dernier mot revient !». Dans une salle archicomble, les représentants de l'opposition n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour fustiger le maire et son exécutif qu'ils accusent d'avoir «violé les lois de la République». Chef de file de la liste FLN, Arezki Issekounène a expliqué les raisons de sa démission du poste de vice-président d'APC : «J'ai collaboré avec le maire jusqu'à ce que son incompétence et son clientélisme se soient avérés inhérents à sa gestion». Et de continuer : «600 milliards de centimes sont restés sans investissement alors que 860 projets sont sur la liste d'attente pour être réalisés. On a débloqué une bagatelle de 41 milliards de centimes pour la réalisation de la déchetterie, mais elle peine à voir le jour. J'ai fini par comprendre que je ne servais que de voix dans les votes des assemblées». Pour sa part, Mohamed Boucherit, tête de la liste indépendante, a dénoncé une lutte de clans régnant au sein de l'APC «au détriment de l'intérêt public» et des marchés «accordés par le maire à des particuliers sans l'aval de l'assemblée». Il cite : «Les recettes du marché des fruits et légumes sont encaissées sans délibération et personne n'en connaît la destination. Une société basée à Sétif a installé des panneaux publicitaires partout dans la ville d'Akbou sans l'approbation de l'assemblée et l'argent perçu reste introuvable», avant d'aborder «la falsification» des PV de commissions qui, dit-il, sont différents de ceux présentés lors des assemblées. De son côté, Mouloud Salhi, à la tête d'une autre liste indépendante, s'est penché sur les déchets qui inondent chaque quartier de la ville d'Akbou. «Une commune classée 22e au niveau national en matière de richesse et qui a recours à des communes limitrophes pour emprunter des camions afin d'évacuer les ordures», a-t-il martelé. Pour Melle Djermouli, élue FLN, «la non-association» du conseil consultatif à la gestion de la commune «fait que les décisions prises sont illégitimes». Lors du débat, des citoyens se sont égosillés à proposer des actions à entreprendre sur le terrain. Toutefois, la décision de tenir le même jour une réunion à 18h00 au niveau de la maison de jeunes a été retenue, une centaine de personnes y ont pris part. Après concertation, un comité des sages a été installé et un appel à une grève générale suivie d'une marche à Akbou ont été décidés pour samedi prochain. «On exigera une commission d'enquête sur toutes les carences soulevées dans la gestion de l'APC», nous a confié Djamel, membre du collectif.