Le président de la Société algérienne de la pharmacie, Farid Benhamdine, met en garde contre les interactions médicamenteuses qui constituent un danger pour la santé des citoyens et sur les coûts de la santé publique à l'ouverture, hier à Alger, de la 25e Journée pharmaceutique nationale. «Les interactions médicamenteuses portent atteinte à l'efficacité des médicaments en réduisant leur activité et provoquer ainsi des effets inattendus et souvent désastreux. Tout cela a un coût pour la société, car dans certains pays elles représentent 7 à 15% des hospitalisations avec ce que cela représente comme dépenses pour les traitements, les handicaps et parfois les décès», a-t-il déclaré d'emblée et de rappeler que prescrire un médicament n'est jamais un geste anodin, et c'est pourquoi les prescripteurs doivent avoir le réflexe d'interroger leurs patients avant toute prescription. «Cela doit devenir un réflexe systématique afin de réduire les complications des interactions médicamenteuses», a-t-il encore souligné et de signaler que le risque d'interaction augmente avec le nombre de médicaments prescrits. Il est multiplié par trois à partir de quatre médicaments. M. Benhamdine a également mis en garde contre l'automédication qui est, selon lui, à l'origine d'interactions médicamenteuses. «Le rôle du pharmacien est primordial dans ce cas-là. Il ne doit pas délivrer de médicaments sans ordonnance et il doit demander si le patient ne prend pas d'autres médicaments et s'il ne souffre pas de maladie chronique», a-t-il encore précisé et de signaler que selon une étude de 2009, 58% des appels au centre anti-poison à l'Institut Pasteur d'Algérie sont liés à des interactions médicamenteuses. L'effet des aliments sur les médicaments ne doit pas non plus être ignoré, a soutenu le président de la société algérienne de la pharmacie. «Les aliments aussi indispensables qu'ils soient et inoffensifs, car naturels, peuvent avoir de nombreux effets sur les médicaments», a-t-il ajouté. Il en est de même pour les plantes médicinales et les compléments alimentaires en vogue actuellement en Algérie. «Ces derniers peuvent interagir avec les médicaments et causer des dégâts. Le médecin et le pharmacien doivent être vigilants et personne ne doit ignorer que le médicament n'est pas neutre», a-t-il ajouté. Pour ce faire, un document comportant la liste de 233 médicaments avec toutes leurs contre-indications ainsi qu'un CD-rom ont été remis aux participants. «C'est très sérieux, les prescripteurs doivent réfléchir avant toute prescription», a-t-il averti. La société algérienne de la pharmacie qui célèbre son 50e anniversaire consacre, comme de coutume, une partie de son programme au Plan cancer et les bonnes pratiques hospitalières en oncologie, pharmaco-économie et dermatologie. A cette occasion, des médailles de reconnaissance ont été remises à tous ceux qui ont contribué au développement de la Société algérienne de la pharmacie.