Alerte n Une fois de plus, les spécialistes de la santé publique tirent la sonnette d'alarme sur le phénomène de l'automédication et de la surconsommation de médicaments pouvant avoir des effets nuisibles sur la santé des patients. Le président de la Société algérienne de pharmacie prévient sur les effets pernicieux de l'automédication et de la surconsommation de traitements. «L'automédication, lorsqu'elle n'est pas rigoureusement contrôlée, peut s'avérer périlleuse chez certains patients», a averti ce jeudi matin, le président de la Société algérienne de pharmacie, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Se substituant aux médecins, de plus en plus de personnes décident du traitement à s'administrer et même de celui à conseiller à autrui. Acheter des médicaments sans ordonnance est, en effet, devenu chose courante. Une pratique qui n'est cependant pas sans danger. «Très souvent, des officines en arrivent à commercialiser des traitements, devant obligatoirement être prescrits par un praticien, à des personnes qui leur en font la demande», a déploré le Dr Farid Benhamdine. Selon lui, cette situation s'explique par les «fortes pressions» subies par les médecins et les pharmaciens de la part des laboratoires de médicaments, «des pratiques, pas très éthiques, destinées à pousser à la consommation contre un gain». En relation avec l'automédication et la surconsommation de traitements, le président de la Société algérienne de pharmacie en vient, ensuite, à prévenir sur les dangers des interactions médicamenteuses, résultant de l'ingestion de deux ou plusieurs médicaments à la fois. En plus, a-t-il dit, de bloquer l'effet d'un médicament par un second, ou bien alors de démultiplier ses effets. «Cette interaction est susceptible de se traduire par des effets toxiques sur le malade», a-t-il mis en garde. A titre d'exemple, l'intervenant a tenu à signaler qu'aux Etats-Unis, les interactions médicamenteuses sont considérées comme la quatrième cause de décès des personnes âgées. En Algérie, a-t-il rappelé, des études entreprises, à un moment, par le Centre national de toxicologie ont relevé que 58,7% des consultations de malades l'ont été des suites d'interactions «négatives» de médicaments et, dans divers cas, entre ces derniers et certains produits alimentaires courants ou des plantes médicinales. Pour le Dr Benhamdine, ces problèmes de santé publique résultent de l'absence cruciale d'études scientifiques permanentes seules à même de prévenir sur leurs effets pernicieux. C'est dire, que l'automédication est un problème qu'il ne faut pas banaliser car il peut être à «l'origine du retard dans le diagnostic d'une maladie dermatologique», ne cessent de souligner les médecins.