Le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) vient d'être relancé par la publication, hier dans la presse nationale, d'un communiqué du ministère des Finances, fixant le 7 novembre 2006 comme date limite pour toute manifestation d'intérêt. Le ministère précise que « les manifestations d'intérêt pour la privatisation du CPA devront être envoyées au plus tard le 7 novembre 2006. Les partenaires stratégiques préqualifiés recevront un appel d'offres incluant un mémorandum d'information et la documentation légale de la transaction ». L'Etat envisage de se dessaisir au profit d'« un partenaire stratégique seul » de 51% de sa participation dans le CPA qu'il détient actuellement à 100%, ajoute le communiqué. L'appel d'offres devrait être précédé de la présentation d'un rapport d'évaluation de cette banque publique par la banque d'affaires Rothschild-France, chargée, en tant que bureau conseil, d'accompagner et d'assister le ministère des Finances dans la préparation, la conduite et l'accomplissement de cette première opération de privatisation d'une banque publique algérienne. Une fois le rapport d'évaluation élaboré, la banque d'affaires, qui a entamé ses travaux en février dernier, sera chargée de « définir la stratégie de privatisation du CPA ». Plusieurs banques internationales -une quarantaine environ- convoitent le CPA et ont déjà exprimé l'intérêt qu'ils portent à cette opération de privatisation. Parmi ces banques, l'on peut citer notamment la Société Générale, la Banque nationale de Paris (BNP Paribas), Calyon et le Crédit Lyonnais (CL), des banques espagnoles et d'autres américaines telle que (City Bank), mais aussi des banques italiennes, maghrébines et arabes. Avec les 12% du marché bancaire algérien qu'il détient via une centaine d'agences le CPA est considéré comme l'une des banques publiques les plus performantes. Le CPA, une des cinq principales banques d'Algérie, créé en 1966, détient un total d'actifs de 429 milliards de dinars (4,8 milliards d'euros). Son capital social a été porté, en 2005, à 21,6 milliards de dinars. Il faut dire à ce propos que le gouvernement accorde une grande importance à la privatisation des banques publiques et la considère comme étant le « point focal » de la réforme financière. Il espère à cet effet que le processus d'ouverture du capital de la banque publique s'achèvera avant le printemps 2007. La privatisation du CPA est la première étape d'un long processus de privatisation des établissements financiers algériens. Elle sera suivie par deux autres banques publiques, dont la Banque nationale d'Algérie et la Banque de développement local.