Le débat sur la privatisation du Crédit populaire d'Algérie, (CPA) ne cesse de s'amplifier. Trois jours seulement après les déclarations faites par la ministre déléguée à la Réforme bancaire et financière, Mme Fatiha Mentouri, à travers lesquelles elle a affirmé que la reprise du processus d'ouverture du capital du CPA reprendra lorsque les banques candidates seront prêtes, une source du ministère des Finances a confirmé mardi dernier que "le processus d'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), interrompu en novembre dernier, ne reprendra que lorsque les banques étrangères intéressées seront prêtes à entrer en compétition, et aucune échéance n'est donc fixée, pour l'instant, en vue d'une reprise de l'opération de privatisation de cette banque". C'est, donc, aux banques candidates de se montrer en mesure de reprendre la course pour l'entrée dans le capital de la banque publique algérienne. L'échéance avancée par la ministre déléguée à la Réforme bancaire, Mme Mentouri, ayant donné les dates de février ou mars 2008 pour la relance de la privatisation du CPA concerne donc les banques en course pour l'entrée dans le capital du CPA et ne représente pas une date de reprise officielle de l'opération de privatisation, a encore précisé la même source. Expliquant les raisons du " gel " du processus de privatisation du CPA, Mme Fatiha Mentouri, a déclaré, dimanche dernier, que les banques candidates à l'ouverture du capital de cette banque publique font face à une crise sérieuse des crédits hypothécaires à risque, ou ce qui est appelé en d'autres termes, la crise de subprimes. En revanche, lesdites banques ne peuvent être en mesure d'évaluer l'impact de la crise des subprimes sur leur situation financière qu'aux mois de février ou mars prochains. Le ministère des Finances, rappelle-t-on, a décidé, à la fin du mois de novembre dernier, de surseoir à l'opération de privatisation du CPA en attendant une meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux secoués depuis plusieurs mois par la crise internationale des crédits hypothécaires. Mme Mentouri, a rassuré que l'opération reprendra lorsque les incertitudes s'apaiseront. Au début du processus, six banques étaient préqualifiées, en l'occurrence, BNP Paribas, le Crédit Agricole, Natixis Banque populaire, Société générale (toutes des banques françaises), l'espagnole, Santander, et enfin l'américaine, Citibank. Mais, Santander s'est retirée définitivement de la course alors que l'américaine Citibank a décidé de se retirer momentanément et la française, le Crédit agricole a demandé le report de la date limite de remise des offres. En conséquence, avec ces retraits il ne reste que trois candidats en lice. Chose qui a fait dire aux responsables au sein du ministère des Finances que "cette situation altérerait le jeu de la concurrence et pourrait altérer aussi le prix de cession du CPA". C'est en 2006 que le gouvernement a décidé pour la première fois d'ouvrir le capital du CPA en cédant 51 % à un partenaire stratégique unique. Les derniers résultats réalisés par cette banque font ressortir un bénéfice net de 7,9 milliards de DA en 2006 sur un bilan de 487,86 milliards de DA. En septembre 2006, son capital a été augmenté de 4 milliards de DA pour atteindre 29,3 milliards de DA.