Le processus de renouvellement des instances et structures du football se poursuit conformément au calendrier arrêté. Le résultat des courses est connu d'avance. Les individus qui postulent pour le poste de président n'ont nul besoin de passer par les urnes. Ils sont désignés à l'avance et passeront avec le cigare. En fait, il n'y aura pas d'élection. Il s'agit plutôt d'une cooptation acceptée par tous. Il n'y aura même pas une voix discordante. Pourtant, les motifs pour dénoncer cette mascarade ne manquent pas. A commencer par la grave transgression de la loi 13/05 du 23 juillet 2013, qui fixe le cadre légal des rendez-vous électoraux. Faisant fi de la loi, la Fédération algérienne de football (FAF) continue d'imposer ses experts pompeusement qualifiés de membres indépendants pour imposer les hommes qu'elle a choisis, foulant au passage la souveraineté de l'assemblée générale et le droit de chacun de ses membres de postuler pour la présidence d'une Ligue, en violation des principes démocratiques qu'elle encourage à respecter à travers l'article 2 de son code électoral portant sur les principes, obligations et droits des parties qui précise «les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de la transparence». Le processus électoral en cours marque une régression terrible par rapport à celui de 1989, intervenu au lendemain de l'ouverture politique qu'a connue l'Algérie après le 5 Octobre 1988. En 2016, les élections des structures du football n'ont rien de démocratique. Au contraire, elles sont antidémocratiques et ne respectent aucun principe démocratique. Elles sont calquées sur les modèles albanais de Hoja et nord-coréen de la dynastie des Kim, dictateurs de père en fils, inspirée par le patriarche Kim II Sung. C'est dans cette ambiance marquée par la soumission, la servitude volontaire, la course aux sordides intérêts et profits personnels que se déroulera l'opération de renouvellement des instances et structures du football. L'avilissement des acteurs du football et des dirigeants au niveau des ligues a atteint un niveau jamais égalé. Pas un d'entre eux n'a eu le courage de dénoncer les dérives qui ont jalonné le parcours d'une opération hors la loi. Des présidents qui se sont portés candidats à leur propre succession (chose normale) sont entrés en campagne sans avoir préalablement déposé leur démission, l'avoir affichée et laissé le soin de gérer la Ligue et la transition à d'autres personnes non candidates à l'élection. Pourquoi organiser une élection qui en réalité n'en est pas une ? L'abstention aurait eu le mérite d'économiser du temps et de l'argent à ceux qui ne croient pas à la démocratie et au pouvoir des urnes.