Il est reconnu que la wilaya de Souk Ahras avec ses 26 communes n'est pas un lieu de villégiature (dans le sens figuré comme dans le sens réel) et que toutes les bonnes volontés doivent impérativement s'accommoder aux humeurs des cercles décideurs qui agissent dans le semi-informel, au su de l'officiel. Les récents tiraillements au sein de l'APW, avec le concours de tous les élus, étaient, en fait, l'expression d'un ajustement raté entre anciens groupes et ceux ayant émergé avec la bénédiction des hommes de l'ombre. Les messages codés des Aouaidjia, Samai, Kheraifia, Rouaibia…voire les partisans les plus aguerris du renouveau à la tête des vice-présidences de l'assemblée, ont été vite assimilés par les autres édiles qui n'ont pas manqué de mettre à profit les propositions du bloc majoritaire. «La déstabilisation de notre assemblée ternit notre image et réduit nos capacités», répétaient-ils dans des situations différentes, comme pour signifier à leurs pairs la présence fantomatique d'une autre force capable du pire. A M'daourouch, Ouillen, Sedrata, Ouled-Driss et plusieurs autres circonscriptions, les contestations et les blocages partiels sont gérées au rythme des marchés publics et l'on parle routes et AEP qu'à l'approche de l'ouverture des plis ou l'attribution d'une manne quelconque. «Je reconnais les lacunes existantes dans différents volets de la gestion mais n'est-il pas exagéré de focaliser tout l'intérêt sur une commune sans d'autres ?», s'est demandé, à juste titre, Boulebda, le maire d'Ouled-Driss. Pour une affaire de marché, aussi, la directrice des travaux publics (DTP) a subi d'abord une campagne à relents misogynes de la part de quelques milieux partisans pour ensuite subir une série de manœuvres déstabilisatrices. On y implanta dans l'illégalité un noyau frondeur sous la bannière d'un syndicat fantoche aux intentions avérées. Dans une correspondance (n°19) adressée par la même responsable à qui de droit nous lisons ceci : «(…) aucune assemblée générale élective n'a eu lieu à la DTP et les cartes d'adhésion numérotées du 736826 au 736901 appartiennent à des personnes fictives». L'affaire est actuellement devant la justice. Lors des épreuves du baccalauréat, au moins une dizaine de responsables des centres d'examen, tous promus des années auparavant dans des conditions rocambolesques, ont redoublé d'efforts pour que l'affaire de la fuite dégénère en protestation des élèves et leurs parents (enregistrements et déclarations des élèves faisant foi). La veille des examens, des pages facebook destinées exclusivement aux internautes de Souk Ahras avait publié un vrai faux sujet du bac. Dans les clubs sportifs où l'argent coule à flots, le bicéphalisme y est géré, à bon escient, pour entretenir un équilibre salutaire pour ceux qui en tirent profit. Le scandale de l'ESSA (Entente Sportive de Souk-Ahras), la dégringolade qu'a connue le Hand-ball, la disparition de plusieurs disciplines… n'en sont que les conséquences de cette manière d'agir. «C'est lorsque j'ai demandé l'assainissement de toutes les situations financières et exigé que les parties qui gère les comptes soit écartées qu'un putsch a été mis en application pour m'évincer», dénonce Ali Rouainia, président de l'ESSA, privé illégalement d'activités au sein du club par l'ex-wali de Souk Ahras. D'autres secteurs en sont affectés et c'est les compromis qui font souvent recette entre l'officiel et l'occulte, le formel et l'informel, le réel et virtuel, la presse et une certaine presse.