Auteur de plusieurs ouvrages, Younès Adli a publié dernièrement un essai intitulé Des Igelliden aux sultans. Courbe d'histoire (2016), un travail de mise en perspective de la puissance des dirigeants amazighs de l'Afrique du Nord à travers l'histoire. Essayiste, Adli est également romancier. Son premier roman, Les Nubel (2008), est un récit historique qui retrace la vie d'une famille berbère romanisée du IVe siècle. Ce roman est né après l'essai qui l'a précédé, La Kabylie à l'épreuve des invasions. Des Phéniciens à 1900 (2004). Younès Adli a publié un total de huit titres, dont le premier remonte à 2000 sur le poète Si Mohand Ou Mhand. L'intérêt que porte l'auteur à sa région natale et à la culture et civilisation berbère apparaît dans sa quête de la mise en valeur des érudits ou des hommes de culte, comme El Hocine El Wartilani, Sidi Abderrahmane Bou Qobrine, Mohand Saïd Ibnou Zekri, El Waghlissi, Boulifa qui ont œuvré à produire une «pensée kabyle» que Younès Adli a consigné dans son remarquable ouvrage en deux tomes Les efforts de préservation de la pensée kabyle aux XVIIIe et XIXe siècles (2010 et 2012). La recherche est le mot-clé dans la démarche de l'auteur. Pour lui, l'exploration et l'analyse des corpus est fondamentale dans l'acte d'écriture. Commentant des incompréhensions qui traversent les élites, Younès Adli préconise la concertation qui « chez nos anciens, avait l'art d'ériger le débat et l'équité en rempart contre les absolutismes. A mon sens, c'est le meilleur guide pour trouver sa voie ». Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il s'exprime surtout sur la recherche et l'écriture.