Les restes post-mortem de la chahida Fatima Bedar ont été réinhumés dans son village natal, hier à Tichy, en présence d'une foule nombreuse. La cérémonie a pu se tenir grâce au concours de la Fondation du 8 Mai 1945, du ministère des Moudjahidine et des autorités locales de la wilaya de Béjaïa. Fatima Bedar est une victime parmi les centaines de chouhada disparus à Paris au cours de la nuit sanglante du 17 octobre 1961 et de celles qui suivront. Née le 5 août 1946 à Tichy, Fatima Bedar part avec sa mère rejoindre son père, employé à Gaz de France en 1951. Elle sera élève au collège commercial de Stains (Seine-St-Denis). Malgré son jeune âge (15 ans), elle s'est sentie très tôt partie prenante du combat décisif engagé par la Fédération de France du FLN. Bravant l'interdiction de sa mère, la collégienne quitte précipitamment, le jour de la manifestation, le domicile familial. Elle ne rentrera plus jamais. Le lendemain, 18 octobre, son père El Hocine signale sa disparition à la police. Ce n'est que le 31 octobre que le corps de la collégienne, en état de décomposition avancée, sera découvert par les pompiers dans le canal de St Denis. Ses parents ne l'identifient que grâce à ses longues nattes châtain. Hier, les ossements de Fatima ont été rapatriés au pays après 45 ans d'exil.