Le gouvernement hébreu a longtemps jubilé à travers des dizaines de déclarations de responsables israéliens se vantant d'avoir mis un terme au soulèvement populaire palestinien par une politique se basant essentiellement sur la répression sous toutes ses formes. C'était compter sans ces deux jeunes Palestiniens qui ont ramené tout ce monde à la case départ. Originaires de Yatta, une localité proche de la ville d'El Khalil, deux cousins ont réussi à s'infiltrer dans la ville israélienne symbole de Tel-Aviv, tuer à l'arme automatique quatre Israéliens et blesser six autres. L'attentat s'est déroulé mercredi soir dans un restaurant à quelques pas du ministère israélien de la Guerre, dont l'extrémiste Avigdor Lieberman vient de prendre le commandement. Cet homme, chef du parti israélien d'extrême droite Israël Beitenou, qui éprouve une haine maladive envers les Palestiniens, ne cesse de les menacer des pires mesures, assassinats, blocus et guerre totale. A leur manière, ces deux jeunes cousins, qui ont décidé d'agir en plein cœur d'Israël, lui ont répondu. Le peuple palestinien n'arrêtera sa lutte qu'après avoir arraché ses droits légitimes, et ce, quels que soient les sacrifices. La même nuit, l'armée israélienne a de nouveau agi en utilisant ses procédés coutumiers. Incursion dans la localité de Yatta, blocus total, perquisitions, fouilles et arrestations de plusieurs citoyens dont des proches des jeunes Khaled et Ahmad Makhamra, âgés respectivement de 22 et 21 ans, arrêtés après avoir été à cours de munitions. Les forces israéliennes, qui n'ont pas quitté Yatta depuis mercredi soir, ont démoli hier à l'aube la maison du prisonnier Mourad Daais, âgé de 16 ans, accusé d'avoir tué, précédemment, un femme israélienne dans la colonie de Aatnael, située au sud de la ville d'El Khalil. La municipalité de Yatta a décidé de reloger la famille qui a perdu sa maison, et ce, jusqu'à sa reconstruction. Mais loin de toute intervention officielle palestinienne, la population de Yatta a décidé de s'entraider pour reconstruire cette maison qui abritait une dizaine de personnes. Une belle image d'unité dont les habitants de cette localité peuvent être fière. Lieberman a ordonné par ailleurs que les corps des martyrs palestiniens tombés au cours d'attaques contre des Israéliens ne soient plus restitués à leurs familles. Les mesures répressives ont été élargies, encore plus jeudi, lorsque le gouvernement de Benyamin Netanyahu a décidé d'annuler plus de 80 000 permis d'entrer en Israël délivrés à des citoyens palestiniens, pour rendre visiter à leurs familles et effectuer les prières à la mosquée d'El Aqsa, pour le mois de Ramadhan. Vendredi, l'armée israélienne a annoncé un blocus total de la Cisjordanie occupée et de la bande de Ghaza avec fermeture de tous les points de passage jusqu'à ce soir minuit. Ces mesures répressives constituent des punitions collectives interdites par les Conventions de Genève, a affirmé le haut commissariat de l'Organisation des Nations unies aux droits de l'homme. Cette révocation ne fera en outre «qu'accroître le sentiment d'injustice et de frustration éprouvé par les Palestiniens», estime le haut-commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein. Malgré le blocus, des dizaines de milliers de Palestiniens ont assisté à la prière du premier vendredi du Ramadhan dans la mosquée El Aqsa, à El Qods. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dont le pays a dénoncé l'attentat de Tel-Aviv, a estimé vendredi que le bouclage par Israël des territoires palestiniens risquait d'attiser les tensions. La France avait organisé, au début du mois à Paris, une conférence internationale pour tenter de relancer le processus de paix, à l'arrêt depuis 2014. Israël décide de construire de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée Le secrétaire général de l'initiative palestinienne, Moustapha El Barghouti, a qualifié la décision d'établir 82 nouvelles unités de colonisation à Talet Choaafat, 150 unités dans la colonie de Jilo, sur les terres de Beit Jala, en plus du début de la construction de centaines d'unités dans la colonie de Har Houma, sur les terres de Beit Sahour et de Beit Lehem, d'«escalade de la guerre de colonisation contre le peuple palestinien et une exploitation de l'incapacité de la communauté internationale, qui évite de prendre des sanctions contre Israël et se suffit de communiques timides». El Barghouti a ajouté que «le plus dangereux est la campagne menée par certains ministres du gouvernement israélien pour l'application de la loi israélienne dans la colonie de Maale Adoumim visant à annexer la plus grande partie de la Cisjordanie occupée et de renforcer le système d'apartheid et de discrimination raciale israélien».