Le remaniement ministériel opéré par le président Bouteflika a permis la création d'un poste de ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers. Celui-ci a été confié à Mouatassem Boudiaf. Ingénieur d'Etat de formation et détenteur d'un MBA, il occupait le poste de directeur général du Groupement d'intérêt économique de monétique (GIE-monétique), l'organe de régulation de la monétique, depuis 2014. Avant de diriger la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique de 1999 à 2004 (Satim), Mouatassem Boudiaf avait exercé ses compétences à Air Algérie, où il fut pendant dix ans (1989-1999) responsable du département Systèmes d'information des opérations aériennes. Sa nouvelle mission à la tête de ce nouveau ministère consiste à mettre sur pied une véritable politique nationale pour le numérique. De gros défis attendent l'ancien délégué général adjoint de l'ABEF. Le chantier est énorme, car le pays demeure à la traîne dans le domaine numérique. Pour preuve, la contribution des TIC au PIB reste insignifiante et ne dépasse pas les 2,9% alors que la moyenne mondiale est de 7%. Le pays était classé à la 120e place sur 143 pays, selon le rapport 2015 sur les évolutions réalisées par le pays en matière des TIC du Forum économique mondial. Ajouté à cela la faiblesse du taux de paiement par carte qui ne représente que 1% des transactions bancaires ! L'on dénombre seulement 2980 TPE dont une centaine seulement génère des transactions. Le parc national comprend 1,4 million de cartes de paiement, dont seulement 25% sont actives en retrait et en paiement. Autre dysfonctionnement pointé du doigt par des spécialistes, c'est le vide juridique dans le domaine des TIC.