«La généralisation de la carte de paiement électronique sera, finalement, amorcée en 2016», a affirmé, hier, à la Chaîne III, Mouatassem Boudiaf, DG du Groupement d'Intérêt Economique (GIE) Monétique, l'organe créé par les Banques pour assurer la diffusion, la promotion et la normalisation du système monétique. Rattraper le retard accusé dans l'utilisation des paiements électroniques est l'objectif que comptent atteindre les autorités monétaires qui ont lancé plusieurs chantiers pour moderniser le système financier algérien. « Nous sommes condamnés à réussir », a indiqué le DG de la GIE, qui explique que «beaucoup de temps a été perdu et le pays doit rattraper le retard», qu'il a justifié par les différentes réformes lancées pour le développement du système financier. Et la réussite de cet objectif nécessite le concours de plusieurs acteurs. En outre, la réalité du système monétique bancaire se résume aujourd'hui à «l'installation, à ce jour, de 2980 terminaux de paiement électroniques (TPE) dont une centaine, seulement, est fonctionnelle et génère des transactions», et à «la distribution de 1,4 million de cartes de paiement dont seulement 25% sont actives en retrait et en paiement, qui ont généré 19 000 transactions en 2015». En effet, «si on veut aller vers la diversification des produits (de paiement électronique), on est tenu d'avoir une plate-forme monétique interbancaires qui le permet», a expliqué Mouatassem Boudiaf. Pour lui, il ne s'agit pas seulement de distribuer des cartes de paiement et d'installer des TPE, mais l'objectif, c'est d'arriver à faire naître des transactions d'une manière massive. «A court et à moyen terme, il faut qu'on arrive, quand même, à faire évoluer le transactionnel, c'est ça l'objectif», souligne-t-il. A ce propos, dans le cadre de son projet de diversification des produits, le GIE Monétique est en train de «ficeler l'encadrement réglementaire qui permettra de doter les entités économiques, donc les personnes morales, d'un instrument de paiement électronique», a, encore annoncé, son DG. Une possibilité qui est offerte, actuellement, aux seules personnes physiques. S'agissant du paiement sur Internet, l'encadrement réglementaire a été adopté et, donc, il peut être mis en œuvre. Tel n'est pas le cas, encore, de la vente en ligne qui a besoin d être encadré par le code du commerce, a rappelé Mouatassem Boudiaf. «La monétique va participer à la bancarisation de l'économie. L'usage de la carte et sa généralisation est une substitution à l'usage du fiduciaire (billets de banques et pièces de monnaie), c'est l'objectif affiché par les pouvoirs publics dont le sillage duquel on s'inscrit», a conclu l'invité de la rédaction de la Chaîne III.