« Energies renouvelables au cœur de la transition énergétique », tel était le thème de 02 journées portes ouvertes sur la recherche appliquée organisées au début de ce mois de juin par le CDER (centre de développement des énergies renouvelables) au sein de l'espace de l'UDES (unité de développement des équipements solaires) de Bou-Ismail (Tipasa). Les scientifiques et chercheurs algériens sont engagés dans la lutte contre tous les éléments énergivores. Cela explique leurs multiples actions et leurs échanges avec les chercheurs de la rive nord de la méditerranée, dans l'unique but de trouver les solutions adéquates et pour engager l'Algérie dans une voie positive qui consiste à préserver l'environnement naturel et engager l'économie nationale vers l'utilisation d'une énergie rentable, surtout pas du tout polluante, tout en créant des richesses et des emplois. Le CDER a réalisé 200 pompes solaires pour alimenter 2000 foyers ruraux. Le CDER a contribué dans les travaux de la COP 21 à Paris (France). En ce 1er juin, l'amphithéâtre de l'UDES était plein à craquer, ne pouvant plus accueillir un nombre impressionnant de personnes curieuses sur les nouvelles créations des chercheurs algériens des établissements de recherches qui relèvent du CDER., notamment ceux de Ghardaïa (URAER), d'Adrar (URERMS), de Bou-Ismail (UDES), en plus de ceux qui activent au sein des 05 divisions de recherches implantées au siège du CDER (Alger). L'Ambassadrice de la Finlande et des représentants de l'Ambassade d'Espagne figuraient parmi les invités. Le MESRS (Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique) était représenté par son Secrétaire Général. Mr. Aourag, Directeur Général de la Recherche Scientifique était moins bavard. Le Professeur Nordine Yassa lors de la séance d'ouverture avait imposé le ton de cette rencontre à travers son intervention très explicite qui illustre le degré exceptionnel de la recherche en énergies renouvelables dans notre pays et la capacité des chercheurs algériens en énergies renouvelables d'entrainer vers le haut le développement de chaque secteur économique, au moment où l'Algérie affronte plusieurs défis. Nordine Yassa, le patron du CDER est connu pour sa modestie, affable, de surcroit, s'est montré très percutant dans son discours d'ouverture. Son intervention aura eu le mérite de dévoiler toutes les potentialités algériennes concrètes et réalistes en matière des énergies renouvelables que recèle l'Algérie, grâce à ses chercheurs. Un secteur stratégique, incompris qui devra intéresser les opérateurs et les ménages. L'avenir économique de l'Algérie doit inévitablement passer par l'exploitation des énergies renouvelables. La recherche scientifique fait peur aux décideurs aujourd'hui. En dépit de son jeune âge, Nordine Yassa, ce chercheur algérien qui avait participé à plusieurs missions scientifiques au niveau de la planète est une personnalité reconnue par les institutions scientifiques des pays développés. Les chercheurs du CDER travaillent d'arrache pied tout en étant imprégnés des réalités algériennes. Ils s'attèlent à créer une dynamique en voulant mettre en place à présent le fruit de leurs recherches au profit de l'économie algérienne dans un premier temps, afin de mettre fin à la dépendance du développement social et économique de l'Algérie uniquement aux énergies fossiles. La recherche scientifique demeure le pilier principal du développement du pays. Les politiques et les investisseurs algériens devront s'imprégner de cette culture inhérente aux recherches scientifiques avant de décider. En effet, le but de cette rencontre de 02 journées à l'UDES de Bou-Ismail consistait à rapprocher les opérateurs économiques et les chercheurs algériens. Sur le terrain, les réticences envers les énergies renouvelables sont nombreuses en Algérie. Le cap n'est pas encore franchi. Le plus important de ce rendez-vous à l'UDES de Bou-Ismail, c'est incontestablement la signature de pas moins de sept conventions de partenariat entre le CDER et les opérateurs. Nous citerons, la CACI (chambre algérienne du commerce et de l'industrie) ; Général Electric International ; Agence National des Déchets ; l'ONG International R20 ; ENIE ; Tonic Industries ; Agence Nationale de Prévention et Valorisation de l'Energie. « La signature des conventions entre les centres de recherches et les opérateurs économiques constitue une action que notre Ministère encourage, nous sommes convaincus que les véritables fonctions de l'Université demeurent ce type de partenariat, dans l'intérêt de notre économie, c'est ce que nous voulons », déclare le S.G du MESRS. Après la séance d'ouverture de cette rencontre où les autorités et les élus de la wilaya de Tipasa avait brillé par leurs absences en raison d'une session de l'APW sur le logement, les invités, diplomates, opérateurs économiques, et représentants de certaines institutions militaires et civiles avaient été conviés à visiter les stands des chercheurs des différents laboratoires de recherches, afin de découvrir les inventions des jeunes scientifiques et chercheurs (hommes et femmes) algériens. Ils avaient affiché fièrement leurs brevets d'inventions. Ils se sont montrés très disponibles pour donner de plus amples détails sur le fonctionnement de leurs machines mais surtout répondre aux questions de leurs visiteurs. Cette exposition avait eu lieu sur le parking de l'UDES de Bou-Ismail. Elle aura permis aux visiteurs de découvrir la maison solaire intelligente à basse consommation qui est érigée sur une surface de 9,60 m par 5,96 m. Elle est alimentée comme son nom l'indique à l'électricité solaire, qui permet le traitement des eaux, le fonctionnement des équipements de froid et de climatisation, et le chauffage solaire. Un capteur photovoltaïque à air intégral au bâtiment, un humidificateur étagé, un système de rafraichissement évaporatif, un réfrigérateur solaire photovoltaïque à accumulateur de froid, un banc d'essai comparatif d'ampoules d'éclairage, un système solaire combiné de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire, un séchoir solaire direct destiné à sécher les déchets de l'agro-alimentaire (SIM a exposé ses déchets), le contrôle de l'humidité à partir d'un micro-ordinateur, l'extracteur qui renouvelle l'air et évacue l'air chaud, le séchoir solaire naturel direct, cette culture du séchage est introduite en Algérie par le chercheur Belegroun et sa consœur Metidji, la serre de séchage appelée Green House, le séchoir solaire indirect des légumes et des fruits, le système (suiveur solaire) de chargement des accumulateurs (batteries) , le système d'hydro distillation solaire pour produire les huiles essentielles, la présentation du système de conversion thermique et thermodynamique, grâce aux travaux des équipes de chauffage solaire, de distillation solaire, de séchage solaire, de bioconversion ; une plateforme expérimentale dédiée à la technologie de micro-réseau électrique ; un générateur de gaz d'hydrogène, cet appareil qui produit de l'hydrogène à partir de l'eau et de l'énergie, un équipement pour la production du biocarburant de 3ème génération à partir des algues locales ; le dessalement par distillation solaire, une station de mesure atmosphérique et enfin une exposition d'un petit véhicule à énergie solaire ; autant d'inventions qui donneront sans aucun doute des idées aux investisseurs et aux agriculteurs qui se soucient du développement de leurs activités. C'est donc dans une atmosphère et un environnement de désolations qui règnent dans notre pays, que les chercheurs algériens en énergies renouvelables se sont donné rendez-vous à l'UDES en ce début de l'été, afin de pouvoir éclairer les pistes du décollage économique et indiquer les issues de sortie de crise, grâce aux résultats de leurs travaux. Les voies proposées par les scientifiques et chercheurs algériens auront-elles des échos, afin que notre pays puisse sortir de sa léthargie et trouver enfin les réponses aux réelles préoccupations de l'économie et des populations de l'Algérie ?