L'incertitude sur l'aboutissement de l'offre publique de vente (OPV) de la cimenterie de Aïn El Kebira affole les gestionnaires des sept autres entreprises publiques qui sont dans les starting-blocks ; dont la CAAR, le CPA, Mobilis, Cosider Carrières, Hydro-aménagement... Un mois après le lancement de l'OPV de la Société des ciments de Aïn El Kebira (Scaek), le taux de souscription ne dépasse pas les 5%. Le bilan arrêté à jeudi 9 juin fait état d'un taux de souscription de 3,9% seulement, selon des sources du marché financier. Un échec ou presque. Car pour être validée, l'opération doit réussir à lever au moins 20% du montant des actions nouvelles proposées à la vente. Au-delà des carences d'ordre technique — faible engagement des IOB et des banques publiques essentiellement, défaut de communication financière… — se pose en toile de fond un défaut de volonté politique de sortir le marché financier de sa léthargie. Les incertitudes sur l'OPV de la Scaek sapent le moral des acteurs du marché et des investisseurs. Deux options se profilent : une prorogation des délais de souscription pour permettre aux investisseurs institutionnels de sauver l'opération ou une intervention du groupe GICA pour reprendre les actions mises en vente. Selon certains analystes, le timing était peu approprié au lancement de l'opération de souscription, à l'heure où l'Etat mise gros sur la réussite de son emprunt obligataire. Les banques de la place sont mises sous pression dans cette quête de l'argent des épargnants pour la réussite, non de l'OPV de la Scaek, mais de l'emprunt obligataire national. Le peu d'engagement des IOB publics qui détiennent la majorité du marché était annonciateur d'un échec presque évident de l'OPV de Aïn El Kebira. En témoigne le faible taux de souscription (3,9%), près d'un mois après le lancement de l'opération. Plus techniquement, l'animation du marché et la liquidité des titres offrent, certes, une perspective d'amélioration de la situation, mais la dynamique de la Bourse tient aussi à une décision politique. A défaut d'encourager le développement des marchés de capitaux, l'Exécutif se contente de quelques mesures de crise qui consistent à se servir de l'argent des épargnants pour financer les déficits. Il n'est pas exclu que les autres titres publics annoncés à la Bourse subissent le même sort que celui de Aïn El Kebira. Pour rappel, l'opération de souscription en Bourse vise une augmentation de 35% du capital social de la cimenterie publique à travers l'émission de nouvelles actions à prix fixe de 1600 DA/titre. Un total de 11 846 000 actions nouvelles de la cimenterie ont été mise en vente pour une valeur de 18,95 milliards de dinars. L'entreprise espérait, via cette opération, lever des fonds qui lui permettraient de financer la réalisation de sa nouvelle ligne de production d'une capacité supplémentaire de 2 millions de tonnes/an de ciment.