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Tibhirine : Enfin la vérité ?
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Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2016

L'enquête sur l'assassinat des moines de Tibhirine tire-t-elle à sa fin, après le transfert des échantillons prélevés sur les crânes des victimes ? Après plus d'une décennie de bataille judiciaire et de polémiques incessantes, le dossier semble évoluer à présent, croit-on savoir, dans un climat plus serein, vers l'éclatement de la vérité.
L'enquête sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine, en mai 1996, après leur séquestration par un groupe terroriste, tire à sa fin, après la remise par l'Algérie, des prélèvements effectués sur les crânes des victimes. La décision est intervenue après une série de refus et de polémiques ayant suscité des tensions dans la gestion de ce dossier purement judiciaire, transformé par la force du temps et des changements de juges en une affaire politique.
Elle a été favorisée, nous dit-on de source sûre, par «le climat de sérénité» dans lequel se déroule les négociations entre les justices des deux pays. Il faut dire que le juge Marc Trévidic, sous la pression des familles des moines, a donné du fil à retordre aux autorités algériennes, auprès desquelles il a toutefois obtenu l'accord pour l'exhumation des crânes et effectuer des prélèvements afin de déterminer la cause de leur mort. Le juge français voulait tout simplement conforter la thèse de la «bavure militaire» défendue par les partisans du «qui tue qui ?».
Du côté algérien, les auteurs de cet acte ignoble sont tous connus et identifiés. Des témoins de premier rang, des terroristes repentis, élargis ou ayant purgé leurs peines, sont unanimes à confirmer cette thèse et l'enquête est ouverte. En 2001, le juge Jean-Louis Bruguière se déplace en Algérie et obtient le dossier ficelé. En 2007, son jeune confrère, Marc Trévidic, le remplace. Il s'intéresse de très près aux témoignages qui imputent ce massacre à l'ANP. Dans ce climat délétère, Trévidic demande à se rendre à Alger. La réponse prend du temps.
Entre-temps, le juge du pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed, à Alger, chargé de cette enquête, délivre une commission rogatoire à travers laquelle il demande l'audition de Pierre Le Doaré, ancien chef d'antenne de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Alger de 1994 à 1996 qui avait mené les négociations avec le GIA, et évoque la disparition de rapports de la procédure qu'il aurait lui-même rédigés, mais aussi Charles Marchiani, un préfet de police, chargé par également de négocier la libération des moines.
Pour le juge algérien, ces deux personnages sont des témoins-clés qui sont détenteurs de la vérité. Malgré l'absence de réponse, Trévidic arrive à Alger en octobre 2014. Il discute avec ses homologues algériens, et profite de l'occasion pour déposer une demande d'exhumation des crânes des victimes, enterrées au jardin du monastère à Médéa. Les tractations prennent du temps, et les réponses aux commissions rogatoires tardent à venir. Elles finissent par aboutir à un accord. Avec son adjointe Nathalie Poux et deux experts, Trévidic obtient l'autorisation de se rendre à Tibhirine les 14, 15 et 16 octobre 2014.
L'exhumation et les prélèvements sont effectués en sa présence par des experts algériens de l'Institut de criminologie de la Gendarmerie nationale. Mais ordre a été donné de ne lui remettre que les photos et les clichés et non pas les doubles des prélèvements. Les raisons sont toutes simples : il s'agissait d'appliquer le principe de réciprocité après que les experts algériens aient été totalement exclus par les autorités françaises du lieu où s'était crashé l'avion affrété par Air Algérie et empêchés de toute participation à la collecte des débris et prélèvements.
Les nombreuses tractations entre les deux pays, n'ont abouti qu'à une décision qui autorisait les mêmes experts à être présents, mais de loin, en tant… qu'observateurs. Une mesure qu'Alger a eu du mal à avaler. Sa réaction a été d'appliquer le principe de réciprocité en ce qui concerne le dossier de Tibhirine. Les experts français et Trévidic sont repartis en France les mains vides. Des avocats des proches des moines dénoncent ce qu'ils qualifient de «confiscation des preuves», de «poursuite du blocage et des entraves constamment rencontrées».
Une année plus tard, la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, arrive à Alger. Elle remet sur la table la demande de Trévidic d'avoir les prélèvements. Les tractations prennent du temps. Trévidic quitte son poste et c'est Nathalie Poux, son adjointe, qui le remplace.
La visite du Premier ministre, Manuel Valls, en avril 2016, accompagné de Jean-Jacques Urvoas, fraîchement nommé au poste de Garde des sceaux et qui veut à tout prix en finir avec ce dossier, va cette fois-ci porter ses fruits.
La partie algérienne exige qu'en contrepartie de ces prélèvements, la justice française réponde à la commission rogatoire délivrée deux ans plus tôt et transmette les tests ADN des membres des familles des victimes pour identifier chacune d'elles. En deux mois, MM. Le Doiret et Marchiani sont entendus en présence des avocats et, selon des sources judiciaires, ils confirment la thèse de l'assassinat commis par le GIA. L'enquête commence à approcher de son épilogue. La thèse de la bavure de l'armée tombe à l'eau. Les crânes des moines ne portent, selon nos interlocuteurs, aucun impact de balle.
Accompagnés de deux experts, la juge Nathalie Poux se rend une seconde fois en Algérie et s'envole avec les prélèvements pour savoir si la décapitation est intervenue post mortem, ce qui, selon les partisans du «qui tue qui ?», accréditerait la thèse d'une «manipulation par l'armée dans le but de dissimuler les causes du décès et faire croire à l'implication des islamistes». Mais, révèlent nos sources des deux côtés de la Méditerranée, les juges veulent en finir avec ce dossier et tout porte à croire qu'il sera fermé dans les mois à venir avec l'éclatement de la seule vérité et rien que la vérité, loin de toutes manipulation ou marchandage politiques.


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