Si l'on s'amuse à dénombrer les espaces verts et les jardins publics existants dans les 29 communes de la wilaya, on ferait le constat suivant : il n'y pas suffisamment de lieux consacrés aux loisirs et à la détente. Peut-être que seules émergent du lot les grandes agglomérations, comme Oum El Bouaghi, Aïn M'lila, Aïn Beïda et un peu Meskiana, Aïn Kercha et Aïn Fakroun. La ville d'Oum El Bouaghi a le privilège d'être ceinturée d'est en ouest par une forêt de pins qui procure aux promeneurs et autres flâneurs des sensations de fraîcheur et de bien-être en période estivale. Le jardin public du centre-ville, aménagé il y a une quarantaine d'années, a longtemps été la proie des herbes sauvages, avant qu'il ne retrouve un regain de considération de la part des autorités. Il vient d'être réaménagé de fond en comble. Malgré sa position stratégique, entre trois importantes wilayas: Constantine, Batna et Sétif, Aïn M'lila ne dispose pas de nombreux espaces verts pour les randonneurs et les promeneurs. Les rares espaces plantés d'arbres ne peuvent suffire à une population estimée à 100 000 habitants. Même chose pour Aïn Beïda, l'autre grande agglomération de la wilaya. Le meilleur espace reste le square public hérité de l'ère coloniale. Malheureusement, ce dernier souffre d'un manque latent et permanent d'entretien. «Il y a au moins une dizaine d'arbres centenaires qui ont perdu leur sève, donc sont morts», nous apprend un habitué des lieux. Un autre jardin, celui appelé Emir Khaled, a bénéficié d'une enveloppe pour sa réhabilitation et son entretien. Pour l'heure il n'a eu droit qu'à l'installation de deux kiosques en bois. Pas de plantation d'arbres, de rosiers, de plantes décoratives, rien. La pinède, située à la sortie ouest, couvrant six ou sept hectares, a eu droit à un grand lifting. Il reste, de l'avis de beaucoup de citoyens amoureux de la nature, plein de choses à faire : installation de jeux pour les enfants, ouverture de kiosques et aménagement de pistes goudronnées. Que dire des autres communes, comme Berriche, F'kirina, Sigus et Harmelia ? En dehors des arbres qui bordent les grandes rues ou les forêts qui leur sont limitrophes, nombre de nos localités donnent l'impression d'être des villes du Grand Sud. Elles subissent le sirocco en été et la gadoue en hiver. Ailleurs, il est aménagé un jardin public pour 10 000 habitants, ici les gens attendent que leurs élus en finissent avec les problèmes récurrents, comme le sont le couffin du Ramadhan, l'éclairage public, la suppression des décharges sauvages, les demandes de logement ou de travail, pour se tourner vers ceux d'ordre écologique et environnementaux. Dans tout cela, il y a une part de responsabilité du citoyen. Il est le premier gardien de la nature et c'est à lui que revient le devoir de la protéger. «Chaque année, nous plantons des centaines d'arbrisseaux tout le long des boulevards, mais qui malheureusement sont arrachés ou ne sont pas entretenus comme il se doit par les riverains», nous révèle un élu à Aïn Beïda. Autant dire qu'il y a beaucoup de choses à faire pour profiter d'un environnement sain et revigorant.