Les présidents des six groupes parlementaires, siégeant à l'Assemblée populaire nationale (APN), se sont exprimés avant-hier soir pour marquer leurs positions respectives à l'égard du contenu du projet de loi de finances pour l'exercice 2007. Focalisant davantage sur la politique économique générale que sur le projet de loi de finances en lui-même, les intervenants ont ainsi mis en avant, selon l'APS, la nécessité de rentabiliser l'aisance financière actuelle pour l'amélioration du niveau de vie des citoyens. Dans ce même ordre d'idées, ils n'ont pas manqué d'insister sur l'impératif de renforcer l'action dans la lutte contre la corruption, la fraude fiscale, les détournements de fonds et les autres formes de délinquance économique. Intervenant au nom du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune a d'emblée souligné que les amendements apportés récemment à l'ordonnance relative aux hydrocarbures constituaient une « victoire » pour l'Algérie. Par ailleurs, elle relèvera que l'aisance financière qui transparaît dans le projet de loi de finances 2007 doit se traduire par une amélioration du pouvoir d'achat de la population. Elle plaidera ,à cet effet, en faveur du relèvement du SNMG à 25 000 DA. S'exprimant sur le programme des investissements publics prévu pour la période 2005-2009, le président du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Laâyachi Daâdouaâ, a estimé que ce plan gagnerait davantage à être accompagné d'une réforme bancaire, de création d'emplois stables, d'une protection de l'outil de production et d'un meilleur soutien au secteur agricole. Au sujet du pacte national adopté récemment par la tripartite, M. Daâdouaâ a estimé qu'il constitue une réponse aux défis posés en matière d'emploi, soulignant en ce sens que la « revalorisation des salaires devrait rester ouverte. » Respect des délais De son côté, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a signifié que les efforts consentis au titre des programmes d'équipements seraient insuffisants si les délais de réalisation n'étaient pas respectés et s'ils n'étaient pas accompagnés d'actions de contrôle. En effet, a-t-il expliqué, le nombre important des projets inscrits dans le programme quinquennal et les enveloppes faramineuses mobilisées pour leur réalisation « ouvrent les appétits des corrupteurs et des corrompus ». Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mohamed Chachou, a souligné que les conditions favorisant l'investissement restent toujours insuffisantes, amenant ainsi des détenteurs de capitaux à canaliser leur argent vers les activités au gain facile, telle la contrebande. Par ailleur, le président du groupe parlementaire du parti El Islah, Miloud Kadri, s'est interrogé sur les capacités du gouvernement à faire le bon choix pour la sélection des sociétés maîtres d'œuvre pour la réalisation des gros projets non seulement dans les délais mais aussi en conformité aux cahiers des charges. Le président du groupe des indépendants, Ahmed Badaoui, a, quant à lui, souligné que les indicateurs macroéconomiques et financiers particulièrement favorables augurent « un véritable décollage économique » mais à condition que des efforts soient consentis pour l'amélioration des conditions de vie de la population et le renforcement du secteur hors hydrocarbure. A l'issue des débats sur le projet de loi de finances 2007, convient-il de mentionner enfin, la commission finances et budget de l'APN a indiqué, hier dans un communiqué, que quelque 90 propositions d'amendements ont été introduites par les députés.