Le vote sur le projet de la loi de finances pour 2004, prévu pour hier matin à l'Assemblée populaire nationale (APN), a été reporté à la soirée de la même journée. La cause ? Le quorum (au moins 194 députés sur les 389 que compte l'APN) n'était pas atteint. Le président de la Chambre basse, Karim Younès, ne pouvait alors que surseoir au vote du projet de la loi de finances. Conformément aux dispositions de l'article 54 du règlement intérieur de l'institution parlementaire, l'opération peut se dérouler normalement, même en l'absence du quorum, six heures au moins après la levée de la première séance. Au-delà des aspects réglementaires, c'est l'absentéisme des députés le jour du vote d'une loi aussi importante qui pose problème. Déjà la semaine dernière, durant le débat général, les travées de l'hémicycle Zighoud-Youcef étaient quasi vides. Le phénomène est d'ailleurs récurrent, depuis l'entame de la présente législature au mois de juin 2002. Des députés se sont défendus, toutefois, de ces reproches en affirmant que si Karim Younès avait attendu quelques minutes de plus, le quorum aurait été respecté. La majorité des députés s'apprêtaient, selon les élus avec lesquels nous nous sommes entretenus, à entrer dans l'hémicycle, quand le report de la plénière a été décidé. Abderrezak Mokri, président du groupe parlementaire MSP, nous a confirmé que la majorité des élus de son parti étaient présents au palais parlementaire. Il a reconnu, toutefois, qu'ils avaient mis du retard à arriver à la plénière, car ils ont assisté, auparavant, à l'ouverture de la conférence, organisée par le mouvement à l'hôtel Es-Safir, sur le code de la famille. Djahid Younsi, député d'El-Islah, a justifié, quant à lui, l'absence des élus de sa formation politique à la plénière par le fait que le rapport complémentaire de la commission des finances ne leur a été remis, qu'hier vers 10 h. “Nous devions étudier d'abord ce rapport pour déterminer notre position par rapport au vote du projet de loi de finances”, a-t-il affirmé. S. H.