Après la rencontre d'Oran, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales se réunira, dans quelques jours, avec les walis des wilayas de l'Est, à Constantine. Une rencontre qui s'inscrit dans la nouvelle politique économique territoriale, mise en avant depuis la rencontre gouvernement-walis du 29 août 2015. La finalité étant l'amélioration de l'attractivité économique à l'échelon local et l'implantation d'investissements pour une sortie progressive de la dépendance vis-à-vis des finances publiques. Constantine a déjà commencé à exécuter les directives de Nourredine Bedoui, particulièrement celles relatives aux équilibres financiers. Lors d'un conseil tenu jeudi dernier, le wali, Hocine Ouadah, selon un communiqué émanant des services de la wilaya, a instruit officiellement les secrétaires généraux des douze communes «d'établir l'équilibre dans la comptabilité fiscale des communes et de se charger des frais de gestion et de a masse salariale du personnel». Un deadline a même été fixé pour cette mission qui devrait être consignée dans un rapport dans un délai de quinze jours. Ces nouvelles prérogatives allouées aux secrétaires généraux des communes ont été dictées par le département des collectivités locales face à l'inaction des municipalités qui, faute de vision ou de volonté, n'ont, non seulement pas su rentabiliser, ni revaloriser leur patrimoine, mais aussi échoué à recouvrer les créances issues de la fiscalité. Les élus se retrouvent ainsi amputés de quelque pouvoir au profit de l'administration. Car, les secrétaires généraux sont aussi chargés de la gestion de toutes les dépenses, dont celles inhérentes aux charges obligatoires, à l'exemple des factures de l'énergie (électricité et gaz), téléphone et eau, entre autres. Les pouvoirs publics à Constantine ont exécuté les directives de la tutelle sur les chapeaux de roues. La visite annoncée sous peu du ministre, semble être le fondement de cette décision qui s'apparente à une préparation du terrain pour celui qui ne connaît que très bien cette wilaya, où il a été aux commandes de 2009 à 2013. D'ailleurs, la municipalité du Vieux Rocher s'est attirée ses foudres en raison du retard accumulé dans la soumission des dossiers techniques de certains projets au niveau de la direction de la planification et du budget de wilaya. La sanction ne s'est pas fait attendre. 700 milliards de centimes débloqués par l'Etat pour la 3e ville du pays sont désormais gelés. M. Bedoui a mis à exécution sa menace, celle qu'il a brandie à partir de Constantine, l'année dernière, stipulant la privation des collectivités locales de financements publics dans le cas de projets à la traîne.