Une étude de l'Algex révèle que l'Algérie ne consomme pas, dans leur totalité, les contingents qui lui sont accordés avec l'avantage 0% de droits de douane. Depuis la tenue de la 9e session du Conseil d'association Algérie-Union européenne, en juin 2015, l'Algérie n'a pas cessé d'appeler à une nouvelle évaluation de l'Accord d'association Algérie-UE, en vigueur depuis septembre 2005. S'appuyant sur les statistiques reflétant les échanges commerciaux entre les deux parties, les pouvoirs publics ont fini par s'apercevoir que l'Accord en question a beaucoup plus profité à la partie européenne. En effet, une étude réalisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) montre qu'entre 2005 et 2015, les importations de l'Algérie auprès de l'UE sont passées de 10,7 milliards de dollars en 2005 à 29,7 milliards de dollars en 2014, puis à 25,3 milliards de dollars en 2015. Quant aux exportations, sur dix années, la valeur des produits algériens hors hydrocarbures exportés vers l'UE a atteint près de 14 milliards de dollars, alors que les importations se sont chiffrées à 220 milliards de dollars, avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars. Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE sont passées de 597 millions de dollars en 2005 à 2,3 milliards de dollars en 2014, avant de baisser à 1,6 milliard de dollars en 2015. Par secteur, les produits industriels (exportés en exonération totale vers l'UE) ont représenté 90% des exportations hors hydrocarbures, mais plus de 75% sont des dérivés d'hydrocarbures. L'étude de l'Algex révèle, par ailleurs, que l'Algérie ne consomme pas, dans leur totalité, les contingents qui lui sont accordés avec l'avantage de 0% de droits de douane, notamment pour les produits agricoles et agroalimentaires, où il est observé une consommation quasi nulle. A titre d'exemple, en 2015, les exportations de pomme de terre se sont établies à 24 tonnes pour un montant de 11 500 dollars, alors que le contingent accordé au pays par l'UE est de 5000 tonnes, soit une consommation de 0,5% du contingent. Quant à l'huile d'olive, dont la valeur a enregistré en 2015 une hausse à 134 000 dollars contre 50 000 dollars en 2014, les exportations ont été de 35 tonnes sur un contingent de 1000 tonnes, soit une consommation de seulement 3,5%. La consommation du contingent de pâtes alimentaires et couscous, fixé à 2000 tonnes, n'a été que de 0,44% et de 12,5%, respectivement pour une valeur de 9000 et 210 000 dollars. Hors contingent, l'Algérie exporte vers les pays de l'UE du sucre, des dattes, des boissons gazeuses, des graines de caroube et du beurre de cacao. Les pouvoirs publics insistent, aujourd'hui, sur le fait que l'Accord d'association a comme principal objectif de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Europe et de développer les investissements européens en Algérie. Un Conseil des ministres, tenu il y a quelques mois, avait considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l'Accord «qui n'a pas réalisé les objectifs attendus en matière d'investissements européens en Algérie».