Une commission est en cours de création pour lutter contre les MTH et réfléchir à des mesures pour prévenir l'apparition de maladies et protéger la santé publique. Un arrêté portant mise en place d'une commission de wilaya chargée de la lutte contre les maladies à transmission hydrique sera signé prochainement, a annoncé le wali lors de l'ouverture de la journée d'étude organisée dernièrement par la wilaya au profit des présidents d'APC, des secrétaires généraux et responsables des bureaux d'hygiène au niveau de toutes les communes de la wilaya. Plusieurs communications ont été présentées par les directeurs de l'exécutif concernés par le thème de cette journée d'étude qui s'inscrit dans le cadre de la prévention de la santé publique pendant la saison estivale. La prévention de la santé publique nécessite, selon le wali, des «mesures particulières caractérisées essentiellement par un contrôle rigoureux de tous les produits périssables et de large consommation et des conditions de stockage particulières», mais aussi des analyses des points et réservoirs d'eau et des eaux de baignade, ajoutant que ce sont là les principaux vecteurs de contamination et d'intoxication qui nécessitent un strict contrôle en amont et en aval. Une communication sur les maladies à transmission hydrique et les zoonoses et hygiène de l'eau a été présentée par la responsable du service prévention de la direction de la santé, qui a tenu à préciser que le lien entre l'environnement et l'état de santé des populations est bien établi, et que toute dégradation du premier se solde par des catastrophes sanitaires. La situation actuelle des MTH est caractérisée, d'après cette responsable, par la diminution des cas de fièvre typhoïde et l'apparition d'épidémies et de cas sporadiques d'hépatite virale A. «L'apparition de certaines maladies réémergentes (leptospirose) nous interpelle sur la dégradation grave de l'hygiène environnementale» a-t-elle signalé. Pendant l'année 2015, 23 cas d'hépatite A ont été enregistrés dans la wilaya de Béjaïa, et 16 pour l'année 2016. L'exploitation des enquêtes épidémiologiques autour des cas effectués par ce service fait ressortir que les habitants sont alimentés par des réseaux d'AEP, et utilisent parfois des puits individuels ou collectifs, des sources non captées, non traitées. Il ressort également de cette enquête que l'on utilise l'eau de réserve provenant de citernes domestiques mal entretenues. Les responsables des directions de l'environnement, commerce, hydraulique et agriculture ont présenté des communications autour de ce thème pour expliquer que l'environnement ou le milieu est source de danger, notamment par le biais de phénomènes naturels, d'activités économiques (énergie, industrie...), de lieux d'activité humaine (habitations, lieux de travail...), et que les vecteurs entre l'environnement et l'homme peuvent être les eaux, la chaîne alimentaire, l'air ambiant extérieur et intérieur, les animaux, les rayonnements ionisants ou non, etc. La santé environnementale est un domaine interdisciplinaire qui interpelle la mobilisation de nombreux acteurs concernés par la préservation d'un milieu sain et ainsi œuvrer à travers des actions d'information, d'éducation et de communication pour un changement de comportement. La sensibilisation demeure le seul moyen efficace pour lutter contre ces maladies. Des campagnes d'information au profit des citoyens et surtout les agriculteurs ainsi qu'au niveau des établissements scolaires et universitaires sont indispensables.