Onze cas (dont un décès) de leptospirose, maladie décrite en 1886, transportée notamment par des rats, ont été recensés l'année dernière dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un bilan de la direction locale de la santé fait également état de la réapparition de la typhoïde, de la leishmaniose et du paludisme (malaria). Une dizaine de maladies contagieuses, dont certaines remontent au Moyen-Age comme la leptospirose, la typhoïde et le paludisme (malaria), ont été enregistrées à Tizi Ouzou au cours de l'année 2007. C'est ce qui ressort du bilan des activités de la prévention générale de la direction de la santé présenté lors de la dernière réunion des membres de l'exécutif de wilaya. Près de 200 cas ont été déclarés par les services du CHU Nedir Mohamed et les huit secteurs sanitaires de la wilaya. Les pathologies recensées sont la fièvre typhoïde et la paratyphoïde (3 cas), les hépatites virales A B et C (29), les méningites purulentes et autres (88), la rougeole (2), le paludisme (1), la leishmaniose cutanée (15), le kala-azar (2), la paralysie flasque aiguë (4), la rage humaine (1), la brucellose humaine (3) et la leptospirose (11). Selon la même source, 302 cas de toxi-infection alimentaire ont été relevés, par ailleurs, durant la même période. Le 7 septembre 2007, 99 personnes ont été infectées dans la commune d'Iflissen suite à la consommation d'une viande mal conservée lors d'une fête. A Azeffoun et Azazga, c'est l'eau de source non javellisée qui a failli provoquer l'irréparable. Les maladies à transmission hydrique sont à l'origine de la plupart des infections constatées par les médecins de la DSP. « L'absence de javellisation continue de l'eau de boisson alimentant des communes est à l'origine de l'apparition des cas, comme cela a été prouvé par les tests et analyses effectués. Les cas d'hépatite virale A pour leur majorité ont été dépistés par les médecins privés, les malades ont été traités à titre ambulatoire et ont évolué vers une guérison totale. » Pour éviter le pire à l'avenir, la direction locale de la santé a mis en place un dispositif de prévention contre les MTH. « La réalisation du programme de wilaya s'est heurtée et continue de butter sur des difficultés qui risquent si des solutions ne sont pas apportées de compromettre tous les résultats obtenus jusqu'ici grâce aux efforts de tous », déplorent les responsables du secteur. Outre les difficultés inhérentes à l'obtention des produits nécessaires au traitement des points d'eau, chlorure de chaux et briques poreuses, le document souligne le retard dans l'installation et la mise en fonction des laboratoires d'hygiène de commune, mais aussi l'insuffisance des moyens de transport aussi bien au niveau des secteurs sanitaires que des APC. Au chapitre « Améliorations souhaitées », il est préconisé un contrôle rigoureux et en collaboration avec les services de l'hydraulique, APC et santé ainsi que le traitement et contrôle chimique et bactériologique des eaux destinées à la consommation. Autres actions suggérées : « Veiller par le canal des bureaux d'hygiène communaux et des APC à la pose systématique de la brique poreuse standardisée dans les puits et au respect de l'interdiction d'irrigation par les eaux usées, la réparation des fuites d'eau potable et des eaux usées constatées sur les réseaux, informer et sensibiliser les citoyens sur les règles fondamentales d'hygiène individuelle et collective. » Il faut dire qu'avec la prolifération des décharges sauvages, la dégradation du cadre de vie et le manque flagrant d'hygiène dans nos villes, le pire est à craindre, notamment à l'approche des grandes chaleurs.