La majorité des villes de Souk Ahras, le chef-lieu compris, accusent un retard flagrant en matière de viabilisation et de commodités et leurs habitants sont convaincus, plus que jamais, que l'argent du contribuable profite aux entrepreneurs et aux édiles communaux. A Aïn Zana, Ouled Moumen, et H'nencha, la gestion de ce chapitre est condamnable sans appel. Dans cette dernière commune, c'est plutôt un décor d'après-guerre offert aux visiteurs, en provenance de plusieurs régions du pays qui n'y marquent même pas une halte. «Je devais prendre l'autoroute Est-Ouest, via Constantine et pour ce faire j'ai dû parcourir plusieurs kilomètres pour pouvoir atteindre une station-service et des commerces sur la route de la daïra de Sédrata», a témoigné un voyageur. En pleine agglomération, un fatras de béton, des crevasses, des écoles partiellement effondrées, des chaussées poussiéreuses et parsemées de ralentisseurs de fortune, des immondices et un enchevêtrement de bâtisses achèvent tout espoir de voir cette commune en meilleure position. Loin de la commune de H'nencha, celles de Aïn Zana et de Ouled Moumen semblent sorties d'une page d'histoire jaunie par le temps. Même constat pour Ouillen, Merahna, Oum Laâdhayem, Safel El Ouidene et Aïn Soltane où tout porte à croire que la gestion des affaires courantes de ces communes est abandonnée depuis des lustres. Hormis les quelques commerces qui longent ces agglomérations, rares sont les municipalités qui prévoient dans leurs programmes une quelconque opération d'embellissement, d'aménagement ou de modernisation digne d'être citée. La commune de Khemissa, qui compte 65 hectares de vestiges de l'antique Thubursucu Numidarum, est mise à nu lors des festivals locaux. «Ces vestiges vont de pair avec les efforts de l'exécutif communal et d'autres paramètres pour pouvoir ensuite rentabiliser ces lieux», a déclaré un responsable local qui déplore des insuffisances en structures d'accueil et de mobilisation en cas d'une éventuelle manifestation d'envergure nationale. Cette même situation, qui prévaut à M'daourouch, troisième ville de la wilaya, fait aussi l'objet d'appréhensions qui expliquent tant de projets pour l'antique Madaure, restés au stade de vœux pieux. A Souk Ahras, la quasi-totalité des cités-dortoirs donnent un aspect d'inachevé et les voies d'accès prévues initialement sont souvent transformées en terrains vagues. Les réseaux de canalisation des eaux usées sont souvent défaillants, les avaloirs donnent vers des terrains obstrués, les espaces verts et les aires de jeu sont offerts en guise de lots constructibles et le bitumage des chaussées justifie, dans le meilleur des cas, des projets-bis pour des entrepreneurs malintentionnés. Ces anomalies sont visibles du côté des nouvelles cités du pôle universitaire, celles de la cité Hamma Loulou, Ibn Rochd et bien d'autres.