Les clubs algériens sont-ils égaux devant la loi ? Il est permis d'en douter à la lecture du relevé des conclusions de la réunion du bureau fédéral, tenue le 12 juillet. Alors que, d'un côté, la Fédération menace «les clubs de la division inter- régions (LIRF) qui ne se sont pas acquittés de leurs arriérés, des droits d'engagement antérieurs et des importantes amendes avant le 15 août, ne seront pas admis dans les prochaines compétitions» ; de l'autre, elle annonce que «Dans le but de régler rapidement ce vieux contentieux (cotisations CNAS) il a été décidé de payer les cotisations des clubs de l'année 2016 (de janvier à juillet) et de leur retenir les montants des droits dus.» Ces deux décisions sont iniques et portent atteinte aux fondements d'équité que la Fédération doit observer en toutes circonstances à l'égard de l'ensemble de sa composante. L'obligation faite aux seuls clubs de l'inter- régions de s'acquitter de leurs arriérés à la date du 15 août sous peine d'être interdits de participation aux compétitions sonne comme des représailles contre leur refus de cautionner la désignation d'un expert par la FAF pour l'élection au poste de président de la Ligue. C'est d'ailleurs la seule ligue qui est soumise à ce régime contraignant. Les autres ligues, qui, elles aussi, croulent sous les dettes, à l'instar de la LIRF, ne sont pas soumises au même régime draconien imposé à la seule ligue qui a refusé le parachutage d'un président. La Fédération et le bureau fédéral ont-ils pris la mesure et la portée de leur décision ? Si d'aventure des clubs de la LIRF seront dans l'impossibilité momentanément de régulariser leur situation financière vis-à-vis de la ligue, que deviendront les quelques 9000 licenciés de la LIRF ? Les membres du bureau fédéral sont ils conscients de l'énormité de leur menace et du danger qu'ils font peser sur l'ordre public si tous les clubs de la Ligue inter- régions décidaient d'entamer une action de protestation pacifique à grande échelle au niveau du territoire national ? Le communiqué du bureau fédéral transpire la politique des deux poids, deux mesures, entre les composantes de la même famille du football. L'adage «on ne prête qu'aux riches» s'adapte parfaitement à la situation ubuesque induite par la décision du bureau fédéral. C'est plus qu'une menace. C'est un diktat. Se soumettre ou disparaître. C'est le prix d'une position courageuse et souveraine que des clubs de la LIRF ont assumée en juin dernier et qui est restée en travers de la gorge des partisans du parachutage d'experts pour les fonctions de président.