Installé il y a un peu plus d'une année à la direction générale de la filiale Fertial où le groupe espagnol Villar Mir est majoritaire avec 66% des actifs initialement détenus par le groupe algérien Asmidal, il entend favoriser le développement de la production pétrochimique en Algérie. Quand on lui demande la raison de l'implantation du groupe aux multiples activités Villar Mir en Algérie, il répond que cette opération est venue couronner une démarche de prospection engagée en 1996. Et d'expliquer que "c'est l'aboutissement d'actions pragmatiques engagées par le groupe et non une création ex nihilo". Il n'a rien dit sur le chiffre d'affaires réalisé par son entreprise depuis sa prise en main des deux plateformes pétrochimiques Fertial Annaba et Arzew. Rien également sur l'amélioration ou non des niveaux de production. Il nous livre quelques aspects des activités du groupe Villar Mir et les perspectives qui s'offrent à lui avec son implantation en Algérie dans le secteur de la pétrochimie. Le groupe espagnol Villar Mir que vous représentez est actionnaire majoritaire de Fertial depuis août 2005. Qu'en est-il une année après ? J.M. Estruch : Notre groupe s'est intéressé à Asmidal depuis 1996. Ce n'est qu'en 2001, à la suite d'un appel d'offre pour l'ouverture du capital de cette entreprise que nous avons entamé des négociations qui ont duré trois années avant d'aboutir. Nous avons été intéressés par les atouts dont dispose l'Algérie pour la production des engrais avec la disponibilité des matières premières comme l'azote, le phosphate et la potasse. L'Algérie dispose de capacités de production des engrais à même de suffire pleinement à ses besoins. Or la consommation ne suit pas... Effectivement, l'Algérie est le pays du Maghreb où l'utilisation des engrais est très insignifiante. Sa consommation est de loin inférieure à celle de ses voisins de l'Est et de l'Ouest. Elle est excessivement faible comparativement à l'Europe. C'est sur cet aspect que nous avons bâti notre stratégie de production et de commercialisation étalée jusqu'à 2015. Parallèlement, nous avons pris en charge l'aspect environnemental, notamment la destruction des huiles et le stockage du PCB. Du fait qu'il est impossible qu'il se réalise ici même, nous avons sollicité des sociétés européennes avec lesquelles nous avons signé des contrats. Des installations de production nécessitent une réhabilitation, d'autres des investissements coûteux pour être réalisées. Y a-t-il des engagements en ce sens du groupe Villar Mir, actionnaire majoritaire de Fertial ? Effectivement, tout est prévu pour la rénovation totale ou partielle des équipements de production. Pour ce faire, une enveloppe financière de 168 millions de dollars sera engagée. Nous envisageons également la réalisation d'une nouvelle unité de production d'ammoniac de 1.100.000 tonnes/jour pour un montant de 460 millions de dollars. Ceci ne nous empêche pas de veiller à maintenir les autres capacités de production en bon état de marche en veillant au strict respect des normes d'utilisations. Des informations font état de différents blocages dont Fertial aurait fait l'objet depuis la prise en main de la majorité des actifs par les Espagnols. Qu'en est-il au juste ? Effectivement, depuis le mois de juin date du dépôt de notre demande d'agrément, nous attendons une réponse pour entamer la commercialisation de 220.000 tonnes de TSP. Nous attendons toujours, quatre mois après. La bureaucratie qui caractérise la majorité des activités des institutions algériennes à l'image des banques, est un également à frein à nos activités. Toutefois, je dois exprimer ma satisfaction bien que nous aurions pu faire beaucoup mieux. Où en est la production et la commercialisation de nitrate à Fertial ? En la matière, la réglementation précise que tout ce qui est inférieur à 28% de produit détonnant peut être commercialisé. C'est pourquoi nous avons développé la production de produits à base de nitrate et ne représentant aucun danger. Je tiens à dire encore une fois que nous sommes satisfaits du déroulement des opérations malgré les difficultés rencontrés au niveau de l'Agence Nationale pour le Développement des Investissements (ANDI). La réhabilitation de l'unité ammoniac est de ce fait bloquée. Où en est le volet social lié à la privatisation de Fertial Annaba et Alzofert Arzew ? Depuis notre prise en main de Fertial, nous avons respecté tous nos engagements contenus dans le contrat. Malgré la présence d'un effectif pléthorique, nous avons, vaille qui vaille, maintenu l'ensemble des travailleurs à leur poste de travail. Cela ne nous a pas empêché d'utiliser au mieux les capacités des uns et des autres. Nous avons veillé à améliorer les conditions de travail et de l'eau minérale est quotidiennement distribuée aux travailleurs. Nous avons la chance d'avoir avec nous un homme comme M Hasnaoui dont la compétence n'est pas à démontrer. C'est grâce à lui que des problèmes ont pu être solutionnés. Nos relations avec notre partenaire social sont bonnes. Ce qui nous a permis de trouver un terrain d'entente pour l'élaboration et la mise en application d'un accord collectif. J'ai bien dit accord et non convention collective, les syndicalistes ayant voulu étudier en priorité une augmentation des salaires et des indemnités de poste. Là également un terrain d'entente a été trouvé avec une augmentation des salaires de l'ordre de 24% . Nous avons constaté qu'il existe des postes dont les salaires méritent d'être revus. En tous les cas une chose est certaine, nous n'irons jamais à la compression des effectifs.