Ces derniers s'affairent pour rentrer au bled se ressourcer, renouer avec le soleil et se retremper dans l'ambiance familiale qu'on ne trouve nulle part ailleurs. «Après une longue et dure année de travail, on doit obligatoirement rentrer à la maison pour décompresser, se ressourcer et humer l'air pur du bled, où l'on se sent dans notre milieu aussi bien physiquement que moralement. Pour repartir d'un bon pied, y a pas mieux que les vacances au bled, disposant d'incommensurables atouts touristiques. Avec un excellent taux de change, on peut passer des vacances de rêve. Cet intermède nous permet de renouer avec nos us et coutumes. C'est aussi le moment de faire le vide, d'oublier le stress du travail et les soucis d'un quotidien qui n'est jamais facile», dira non sans plaisir Aïssa, un père de famille n'imaginant pas ses vacances loin du pays natal. «J'attends avec impatience le moment d'embarquer. Le retour au bled est à chaque fois pléthorique en émotion. Car on va à la rencontre des siens, de la famille, des potes, des coins et recoins d'un pays qui vit en nous. Quand je rentre à Sétif, je redeviens moi-même. Je retrouve mes racines et les belles choses de la vie. Je renoue le contact avec les gens qui m'ont beaucoup manqués». Le retour au pays nous permet d'oublier les derniers événements qui ont secoué la France ces derniers mois», souligne Nacim, un jeune chercheur. «Le retour au bled est sacré. Il permet à mes enfants, qui sont nés pourtant en France, de garder et de renforcer les liens avec la mère patrie. Il nous arrive souvent de critiquer le pays, d'autant plus que chez nous, tout n'est pas rose, mais rien ne remplace les vacances en famille. Car les moments passés avec eux nous permettent de refaire le monde en quelques jours. Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur qui nous envahit à la première foulée du sol natal. C'est indescriptible», dira Malika, une enseignante dans un lycée de Lyon. «Avec une côte sublime, entourée de montagnes majestueuses, les vacanciers qui peuvent en outre profiter des bienfaits des stations thermales du Guergour, Ouled Yelles, Hammam Soukhna et ailleurs, sont bien servis et à moindre frais de surcroît. Amoureux des plages dorées de Jijel et Béjaïa, mes enfants qui ont pourtant les moyens et les possibilités d'aller passer leur congé ailleurs ne ratent pas pour tout l'or du monde la virée estivale, marquée par des fêtes familiales, des interminables veillées et l'extraordinaire retour aux sources», nous confie le vieux Amar rencontré au niveau du consulat général de Lyon. D'autres membres de la communauté sont venus récupérer leur passeport. «Il faut reconnaître que les choses ont beaucoup évolué au niveau du consulat, où le passeport biométrique est délivré dans un délai ne dépassant pas les 21 jours. On doit préciser que des facilitations sont en outre accordées. A titre d'exemple, les citoyens obligés en dernière minute de rentrer au bled pour enterrer un proche ou pour rendre visite à un malade ne trouvent aucune difficulté à bénéficier d'un passeport d'urgence. Le document est établi sur place», révèle Rachid, un autre ressortissant venu récupérer un des 4000 passeports non rétirés par leurs titulaires : «Malgré la complexité de la tâche, les services du consulat ont, en matière d'établissement du passeport biométrique, dépassé le taux de 80 %. Avec un tel résultat, la pression a été fortement atténuée. Accueillant dans un passé récent quotidiennement plus de 1000 personnes, dont 80% viennent pour le document précité, nos services ne traitent actuellement que 400 ou 450 dossiers. Les demandes de visa ont par contre augmenté. Liés à des opérateurs économiques algériens, de nombreux hommes d'affaires français bénéficient de visas de 2 ans. On doit par ailleurs savoir que 7300 visas ont été délivrés en 2015. Cette année, ce chiffre sera sans nul doute multiplié par deux. Puisqu'à la fin du mois de mai dernier, nous avons répondu favorablement à 6300 demandes de visa», dévoile le consul général, Abdelkrim Serrai, faisant de la coopération décentralisée son principal cheval de bataille. «Lors de sa dernière visite en Algérie, le maire de Lyon, Gérard Colomb, a constaté qu'on pouvait investir en dans ce pays. L'ouverture prochaine à Alger d'un bureau de les CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) en est une preuve. La proximité de la région Rhone-Alpes-Auvergne avec de nombreuses villes algériennes desservies quotidiennement par neuf vols plaide en faveur de ces échanges gagnant-gagnant», précise le diplomate qui a tenu à annoncer l'organisation du 3 au 5 octobre prochain de la semaine culturelle algérienne à Lyon devant faire connaissance avec une facette de la culture algérienne , très riche par sa diversité …