Samedi vers 22h30, sur la nouvelle corniche d'El Kala, deux 4x4 de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) se garent. Des agents en descendent. Quelques instants plus tard, ils remontent de la plage avec un individu menotté qu'ils placent sous bonne garde dans le 4x4 et s'en vont poursuivre leur ronde. Le manège n'est pas passé inaperçu. Les estivants sont intrigués. Interrogé à ce sujet, le chef de sûreté de daïra d'El Kala, commissaire principal Loudjani Noredine nous expliquera qu'on avait signalé un individu armé en état d'ébriété qui circulait sur la plage, d'où l'intervention de la brigade. Le lendemain, encore à El Kala vers 21h00, un chauffeur de semi-remorque chargé de marchandises d'une valeur de 1,5 milliard de centimes gare son véhicule près de la station-service Naftal et s'en va au café à côté, en laissant tourner le moteur. Deux individus volent le camion et prennent une direction inconnue. L'alerte est aussitôt donnée par les citoyens au 15.48 et le dispositif mis immédiatement en place permet d'arrêter le camion et les voleurs 30 km plus loin, à Berrihane. Il n'y pas eu un seul vol de voitures en 2016 à El Tarf et les chiffres livrés lundi lors une conférence de presse par le chef de la sûreté de wilaya d'El Tarf, le commissaire divisionnaire Boubir K.Z. et ses collaborateurs montrent une croissance des activités de la police et une réduction des délits, toutes natures confondues, de l'agression à l'usage de faux en passant par le trafic de carburant et autres infractions. Même bilan satisfaisant pour la voie publique, où un seul décès a été enregistré. Des statistiques qui placent honorablement la wilaya dans le bas du tableau du nombre des crimes et des et infractions. A quoi dont-on ces réconfortantes statistiques avons nous demandé? «Nous avons mis à profit l'expérience de ces dernières années ; une meilleure connaissance sociologique de la wilaya, un apport appréciable en équipement et matériel roulant et des cadres bien formés. Nous avons mis au point une stratégie pour les interventions et un redéploiement des effectifs sur le terrain», répond le chef de la sûreté de wilaya. Contrairement à l'idée répandue, El Tarf n'est pas une petite wilaya selon le chef de la police, elle compte deux postes frontaliers par lesquels on a enregistré 1,5 million de passages en 2015 et également parce que la ville d'El Kala est devenue une destination recherchée. Sa population résidante actuelle, environ 420 000 habitants, passe à plus de 600 000 pendant la saison estivale. «Notre stratégie a été de se déployer plus efficacement sur les 3 axes qui mènent vers El Kala et la frontière et des agglomérations à grande densité de populations qui jalonnent ces itinéraires comme Drean Besbes Ben Mhidi et Chatt», notera le conférencier. Le chef-lieu pour sa part est devenu un déversoir pour les localités avoisinantes. Surtout en soirée avec les placettes publiques réalisées récemment. Selon les responsables de la DGSN, le pari de la proximité a été gagné. Le citoyen n'a plus peur de venir au commissariat. Le 1548 et le comportement des agents de police ont grandement contribué à ce rapprochement. Cependant, beaucoup de citoyens continuent de se plaindre des agissements de policiers et des appels au 1548 qui restent sans suite. «Nous ne sommes pas parfaits et tous nos éléments ne sont pas tous au top malgré la formation. IKl reste encore beaucoup à faire», indique encore le commissaire divisionnaire Boubir K.Z. Les agents chargés du 1548 sont parfaitement formés pour leur travail, mais ce numéro vert est débordé et il faut avoir du tact pour agir vite, selon la disponibilité des unités d'intervention et la gravité de l'appel. «Et sur ce plan nous attendons beaucoup des citoyens et l'opinion publique à travers la presse même très critique pour améliorer le rôle de la police», poursuit-il. A El Tarf, le mot d'ordre de la police serait la sensibilisation et l'information, avant la coercition. «J'ai donné des ordres pour qu'on ne gâche pas les vacances d'une famille avec le retrait de permis à un père de famille qui s'est oublié un moment, comme cela arrive à nous tous, mais à l'opposé nous sommes impitoyables à l'égard des jeunes qui ne respectent pas les règles de conduite. Notre objectif n'est pas de retirer des permis et de coller des contraventions, mais de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'accidents en interpellant la conscience des conducteurs», précisera encore le commissaire divisionnaire.