«Les trois matières qui enregistrent les taux d'échec les plus élevés sont celles basées sur les mathématiques et la physique», informe le professeur Bentebbiche Abdelhalim. A l'université des sciences et technologies de Bab Ezzouar, dont l'accès est limité aux détenteurs de baccalauréats obtenus dans les séries mathématiques ou scientifiques, le vice-recteur chargé de la graduation supérieure, de la formation continue et des diplômes reconnaît que «la grande majorité des bacheliers n'est pas prédisposée» à poursuivre les cursus de l'USTHB où dominent les matières basées sur les mathématiques qui restent «la bête noire des étudiants». «Un grand nombre de nouveaux inscrits arrivent avec des moyennes proches de 12/20 dans les filières scientifiques ou mathématiques, mais avec de faibles notes dans les matières essentielles. Ces dernières sont compensées par les matières secondaires», instruit le professeur Bentebbiche qui soutient ainsi que les moyennes obtenues au bac ne reflètent pas réellement le niveau des étudiants. Sans trop vouloir s'appuyer sur les statistiques disponibles concernant le taux d'échec en première année universitaire (qui serait de l'ordre de 50 à 60% sur l'ensemble des établissements universitaires, selon le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, Mohamed Salah Eddine Seddiki), le vice-recteur insiste sur l'impérative réflexion sur l'identité du premier diplôme universitaire à savoir le baccalauréat. «Nous enregistrons un taux de 80% d'admis en deuxième année toutes filières confondues. Mais, vu la flexibilité du système LMD, certains admis peuvent passer avec des modules en dettes. Si certains étudiants arrivent à gérer entre le programme de l'année et ces dettes, d'autres peuvent être conduits au décrochage», poursuit le professeur pour signifier que les chiffres ne peuvent donner sens à une réalité s'il n'y a pas une étude exhaustive sur le phénomène. Il révèle toutefois, qu'en sciences et technologie (ST) 3200 étudiants sur 4000 sont admis et en biologie 600 étudiants sur 3000 sont ajournés. Pour revenir sur les difficultés rencontrées par un grand nombre d'étudiants dans les matières essentielles, le vice-recteur de l'USTHB pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses sur les raisons. «Doit-on réviser tout le système éducatif ou seulement l'examen du baccalauréat ? Est-ce une question de stratégie globale de l'Etat ? Serait-ce simplement lié au profil de l'étudiant, car un certain nombre arrive à avoir d'excellent résultats ?» interroge-t-il. En tout cas, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit soumettra prochainement au gouvernement une série de propositions portant réforme de l'examen du baccalauréat. Parmi les réformes proposées, la ministre souhaite promouvoir les matières essentielles en y consacrant une session particulière et en adoptant un jeu de coefficients adapté. «Les résultats enregistrés à l'examen du baccalauréat nous réconfortent dans notre volonté de promouvoir la filière mathématiques, puisque celle-ci se positionne en première place avec un taux de réussite de 63,86%», a indiqué mardi, Mme Benghebrit. Pour le bac 2016, la branche des mathématiques a enregistré le taux de participation le plus élevé (63,26%) suivi des lettres et langues (56,09%) puis des sciences expérimentales (52,99%). Gageons que cette année les nouveaux étudiants de l'USTHB, qui accueillera certainement le plus grand nombre de bacheliers matheux et scientifiques, ne trouvent pas de difficulté dans leurs cursus.