Le dialogue interreligieux, un dialogue de sourdsQu'on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de discernement sur Son serviteur, afin qu'il soit un avertisseur à l'univers » (S25 V1). La principale des caractéristiques du Coran est qu'il s'adresse à tous les humains. Depuis quinze siècles, l'Occident tente, de manière pernicieuse, de répandre partout où la technologie de l'information arrive que c'est le Livre des arabes et des bédouins. Entendre le Livre du sous-développement, de l'arriération, de l'archaïsme. Alors qu'il n'en est rien, ce Livre appartient à l'humanité entière qu'il interpelle sur sa présence sur terre et sa prédestination favorable ou défavorable après la fin inéluctable de tout être humain et la fin de la vie sur terre. Allah Qu'Il soit exalté a dit : « …Nous n'avons rien omis d'écrire dans le Livre… » S6 V38. La dernière sortie du pape appelle à une mise au point d'ordre intellectuel se rapportant au sujet de la foi et de la raison tel qu'il a été traité dans le Coran même. Nous disons Coran et pas Islam parce que nous sommes profondément convaincus que l'Islam, c'est l'addition de tous les livres révélés, dont l'authenticité divine ne souffre aucun doute, rapportés par des prophètes reconnus comme tels par l'ensemble des fidèles aux religions monothéistes. N'est pas musulman celui qui ne croit pas de manière égale à l'ensemble des prophètes et à l'ensemble des Livres révélés (V 285 de la sourate La Vache). Alors pourquoi la foi judéo-chrétienne se démarque ? Notre foi nous impose d'attester que tous les prophètes sont les messagers de Dieu et que Mohamed (QSSSL) en est le dernier. A ce sujet, il bon de souligner que Dieu ne considère aucun de ses messagers comme juif ou chrétien. A diverses reprises, Dieu affirme qu'ils sont tous musulmans ainsi que ceux qui les ont suivis parmi les fidèles. Nous autres musulmans savons cela, alors pourquoi ceux qui se qualifient de juifs et de chrétiens ignorent leur dernier livre : Le Coran ? Nous disons bien leur dernier Livre qui réforme et complète leur foi véridique et originelle, pas celle qu'ils vivent aujourd'hui et qui est loin des prescriptions divines parce que inventée par des hommes des siècles passés. Posons-nous une question de bon sens : Pourquoi Dieu a envoyé le Coran si les Livres précédents étaient restés originaux, inaltérés ? Un tiers du Coran interpelle les Juifs et les Chrétiens Il est vrai cependant que ces mêmes fidèles se distinguent par des appellations d'origine entre juifs, chrétiens et musulmans. Il n'est pas normal que la foi judéo-chrétienne se démarque du Coran alors même que ce Livre relate leur histoire, rappelle leur vie et la vie de leurs prophètes et tributs qui se sont tous soumis au Créateur. Dans le Coran, être soumis au Créateur, c'est être, tout simplement, musulman. De Noé à Abraham et au-delà jusqu'à Jésus, tous les prophètes et leurs fidèles se sont déclarés soumis aux lois du Créateur. Dans les versions françaises du Coran, nous trouvons le mot « mouslimoun » tantôt traduit par le mot « musulmans » tantôt par le mot « soumis ». Le Sceau des prophètes Mohamed (QSSSL) a dit d'Abraham qu'il était son père, de Jésus qu'il était son frère. Il a dit aussi aux musulmans que si Moïse et Jésus étaient vivants, ils suivraient fidèlement le Coran, dernier Livre révélé, rapporté par le Sceau des prophètes. Il a dit cela pour redresser les torts commis à l'endroit des livres précédemment révélés, retouchés par les juifs et les chrétiens en autant de versions qu'il leur plaisait de confectionner pour servir tantôt des royaumes et tantôt des clergés. Des fois aussi, pour leur propre passion (S9V31). Un seul verset déconstruit les propos du pape. Pour revenir au sujet de la foi et de la raison, il a échappé au pape que le premier verset de la Révélation coranique décrète « Lis » et commande de connaître et même de découvrir Dieu par la science (toute la science), en affirmant dans un autre verset que seuls les savants craignent réellement Dieu. C'est ainsi que se soumettre à l'Islam procède de deux voies. La première vous entraîne à connaître les prédications (d'une logique scientifique implacable) qu'enseigne le Coran et que la Sainte tradition prophétique a expliqué. A ce stade, il est fait appel à votre raison. Ce n'est que bien plus tard que vous deviendrez croyant en ayant eu suffisamment de temps pour confronter vos incertitudes aux convictions de la foi en un Dieu Unique, Créateur de l'univers et de l'humanité. En ce sens, vous êtes musulman avant de devenir croyant comme appuyé par les versets dans lesquels Dieu invite les bédouins à dire : « Nous nous sommes soumis » tant que la foi n'a pas pénétré leur cœur. Au total, vous ne pouvez devenir croyant (mou'min) si vous ne vous soumettez pas (mouslim). Et vous ne pouvez vous soumettre qu'une fois la raison l'ayant emporté. Vous voyez bien que le musulman vit sa foi et sa raison en parfaite harmonie. Dans la vie quotidienne, toutes les tâches des musulmans procèdent de la raison économique et sociale en parfaite harmonie avec la foi (refus de l'usure par exemple dans les transactions financières et commerciales, lutte contre le gaspillage, propagation de la bonne parole …). La science économique émanant des musulmans a démontré aujourd'hui que le taux de la zakat (2,5%) suffit à multiplier le capital tant pour les acteurs économiques et commerciaux (antithésaurisation) que pour l'Etat (budget et fiscalité des capitaux) dans les limites prescrites par Dieu. Est-il besoin de rappeler que notre Saint prophète Mohamed (QSSSL) a révélé qu'aucun homme au plus profond de son être (cœur) ne doute de l'existence de Dieu. C'est à ce niveau qu'il croira ou qu'il mécroira. Il a qualifié ce lieu de tombeau de la foi. En effet, à la réponse que vous cherchez par votre raison à l'existence de Dieu, vous bâtissez votre foi ou vous l'enterrez à jamais au plus profond de vous-mêmes. Il a été demandé à Malek Benabi, par un philosophe français, de lui démonter que Dieu existe. Malek invite le philosophe à monter au tableau et lui dessiner une droite en donnant sa définition mathématique. Il répond qu'une droite est un ensemble de points. Ainsi Malek lui demande de dessiner un point en donnant sa définition mathématique. Le philosophe en tapant avec la craie sur le tableau, avoue que le point n'a jamais été défini en mathématique. Et Malek de répondre ainsi : Dieu existe et ne saurait être défini. Il faut savoir aussi qu'il est inutile d'échapper à la foi par la raison parce que vous aboutirez à vivre comme un animal. Est-il besoin pour un animal de se savoir créé par Dieu ? Quand bien même les animaux connaissent parfaitement leurs règles de soumission, d'ablution et de prière ! Ne pas croire au Seigneur des mondes, au Jugement dernier, et à la résurrection, au paradis et à l'Enfer, revient à se poser la question temporelle : d'où nous venons et où nous allons ? Si la foi, bâtie sur la raison, ne vous procure pas une certitude sur l'existence, vous êtes bon au suicide, seule réponse à une situation de non-réponse, de prime abord. Remarquez que s'il n'y avait pas de question sur le but de l'existence, il n'y aurait pas aussi de réponse. Or, la réponse, aucun humain ne l'a apportée depuis la nuit des temps sauf Le Créateur par le biais de Messagers et des Livres absolument d'origine divine (pas la peine de s'attarder sur le sujet, tellement la science a confirmé cette assertion de départ, qu'elle continue de confirmer aujourd'hui et de jour en jour : ADN, Cosmos, environnement, océans etc.) Le CV des Juifs et des Chrétiens est dans le Coran Pourquoi demande-t-on aux musulmans de donner des garanties de dialogue alors que les judéo-chrétiens nous proposent le « choc des civilisations » ? Cette théorie n'a été rendue possible que parce que l'Occident pense avoir un ascendant en termes de puissance militaire sur les musulmans. Il a oublié les leçons de l'histoire : les croisades, les luttes de décolonisation livrées par des peuples et des nations inférieures sur le plan militaire. Comme il a été déjà rapporté dans ces mêmes colonnes par Dalil Boubekeur et Bencheikh, que la guerre sainte est une création judéo-chrétienne. Il n'y a pas d'équivalent au mot arabe « djihad » sauf peut-être d'endurance. Dans ce mot, il y a le mot « djouhd » équivalent au mot « effort » ou le verbe « endurer ». Les musulmans font l'effort (le djihad) de rester libres et souverains en défenseurs de leurs territoires et religion, jamais en agresseurs. Jamais l'Islam ne contraint à la foi. Ils appellent cet effort « le petit djihad ». Preuve en est que le grand effort, « le grand djihad », doit être fourni pour la construction, le développement et les choses de la vie terrestre et humaine. Nous sommes loin de la violence gratuite véhiculée dans nos gênes, produite par l'Islam conquérant. Une violence née de l'irraison. Une foi faussée par des convictions inutiles. Un Islam de régression. Certes les musulmans d'aujourd'hui ont régressé dans tous les domaines de l'activité humaine basée sur les sciences et les technologies. Qui en est responsable ? D'abord, le colonialisme et ensuite les gouvernements nationaux issus du mouvement de décolonisation dont l'incompétence n'explique pas tout. Par cette intervention, nous voulions dire que l'Islam est le patrimoine commun de l'humanité. Les arabes qui l'ont reçu en dépôt doivent aujourd'hui le proclamer pour signifier aux hommes et aux femmes de la planète entière leur responsabilité à décoder ce message universel qui n'a jamais été, n'est pas et ne sera jamais la propriété des arabes. Ainsi, il faudra désormais parler de la civilisation musulmane et pas de la civilisation arabo-musulmane. Pourquoi distinguer l'arabe du musulman ou vice-versa ? Quand le musulman englobe tout et tous ? De ce fait, la question de la nationalité ne se pose même pas ou devrait ne pas se poser. En étant le parti de Dieu, nous n'avons nullement besoin de porter la même nationalité. Mais si nos Etats veulent se fondre en un seul Etat sous la forme d'une fédération ou d'une confédération, nous devrions aussi l'accepter et surtout le faire admettre dans la limite du respect de nos engagements internationaux de coexister pacifiquement qui n'est pas contraire au Coran (le Coran invite à la paix).En vérité, un musulman est un soumis, par définition coranique, aux lois de son Seigneur qu'il soit juif, chrétien ou coraniste (passez-nous l'expression pour dire que les trois sont des musulmans). Cette vérité n'est pas assez expliquée par les arabes dépositaires de la langue originale du Coran. En dehors de la langue de la Révélation, les arabes n'ont aucune ascendance sur l'Islam religion ayant soldé les Livres précédents. En disant cela, il n'est pas dans notre intention de mésestimer l'effort fourni par les arabes depuis quinze siècles pour sauvegarder et répandre cette religion dans la voie choisie du Seigneur : par le dialogue et la science. Le défi scientifique du Coran est suffisamment connu pour ne rien y ajouter, sauf que les musulmans devraient savoir que jamais les juifs ou les chrétiens n'abandonneront leur foi jusqu'à la fin des temps. Pourquoi ? La réponse se trouve dans le Coran (promesse divine à expliquer davantage). C'est pourquoi en dehors de conventions et d'accords de coexistence pacifique, de lutte collective contre les extrémismes, tous les extrémismes y compris ceux des juifs et des chrétiens, il n'y aura jamais d'adhésion universelle au Coran, quand bien même nous savons que tous les humains sont des musulmans (soumis). Qui peut échapper au régime naturel que lui a prescrit son Seigneur ? Alors, sommes-nous en face d'une situation de dialogue de sourds ? En écrivant cela, nous avons en tête la sourate 109 des infidèles verset 6 : « A vous votre religion, et à moi ma religion. »
