Deux anciens responsables incriminés dans l'affaire du grand trafiquant de drogue, Ahmed Zendjabil, ont été, pour l'instant, les seuls à avoir réagi à l'enquête parue sur les colonnes d'El Watan, le 18 octobre. Le premier est l'ex-chef de la Sûreté de wilaya d'Oran, Belabbes Ghorzi qui, dans une mise au point publiée par El Watan, a affirmé que le passeport détenu par Zendjabil « lui a été délivré » en 1997, sur instruction « d'une autorité sécuritaire afin de faciliter le traitement du dossier dans un bref délai ». M. Ghorzi a précisé, par ailleurs, que Ahmed Zendjabil « était connu comme étant un indicateur de cette même autorité. Cette information a été même notée dans son dossier à l'époque ». L'ex-divisionnaire a noté que le baron ne pouvait quitter le pays grâce au visa établi durant cette période parce qu'il avait expiré une année avant, en mai 1999, date à laquelle le mandat d'arrêt a été délivré à son encontre. Si M. Ghorzi a apporté des clarifications à l'opinion publique sur les complicités dont bénéficiait Zendjabil, l'ex-wali d'Oran, Mustapha Kouadri, dont le nom a été largement cité, a plutôt versé dans des propos qui n'ont aucun lien avec l'affaire. Dans une lettre adressée à la rédaction, Mustapha Kouadri a déclaré : « Je m'inscris en faux contre tous les propos rapportés par la journaliste, sur la foi de déclarations commises par des personnes qui se déclarent elles-mêmes voyous, délinquants, et au ban de la société et par conséquent, je démens catégoriquement toutes les informations. » M. Kouadri a précisé n'avoir « jamais et à aucun moment de ma vie connu ou rencontré le nommé Zendjabil et les autres personnes citées, encore moins le recevoir dans ma « villa » dont j'ignore l'adresse. Ceci relève, pour ma part, de la pure fiction. D'ailleurs, ni mes origines et ma morale, ni mon éducation et ma culture et mieux, mon statut au sein de l'Etat ne me permettent de fréquenter de tels personnages, quand bien même ils seraient natifs de la même ville que moi. » A propos des transactions immobilières et foncières, M. Kouadri n'a apporté aucun argument pouvant expliquer à l'opinion publique les circonstances des affectations des domaines de l'Etat à des barons de la drogue. Il a déclaré : « Les allégations mensongères rapportées par votre journaliste selon lesquelles j'aurais attribué des terrains et autres biens immobiliers aux personnes incriminées sont sans fondement au motif que ces attributions constituent des droits réels immobiliers constatés par actes authentiques. » « A ce propos, je confirme que durant les cinq années passées à la tête de la wilaya d'Oran, aucune attribution n'a été opérée par mes soins pour la simple raison que le portefeuille foncier a été totalement dilapidé avant ma venue et dont les bénéficiaires illégaux ne sont autres que mes propres détracteurs. » Kouadri veut visiblement jeter la pierre sur Bachir Frik, actuellement condamné à 10 ans de prison, et dont le pourvoi en cassation près la Cour suprême vient d'être accepté ; l'ex-wali a raté l'occasion de lever le voile sur l'énigme Zendjabil en préférant se cacher derrière l'insulte qui a caractérisé la mise au point adressée au journal avec comme conclusion des menaces de recours à la justice.