La commune de Jijel a innové cette année en installant le long du boulevard longeant la plage Kotama des panneaux indiquant aux estivants que le stationnement est gratuit. On ne peut qu'applaudir une telle mesure après des années d'anarchie et d'escroquerie de la part des bandes de racketteurs. Si la mesure a fait tiquer une minorité, tout le monde s'accorde à dire que c'est tout de même une bonne chose, même ça devait aller de soi. Certains pensent d'ailleurs que c'est à cause de ce genre de dépassements alliés à la cherté des locations et de la restauration que la wilaya est quelque peu désertée cette saison estivale. Des «loueurs» d'appartements n'ont pas d'ailleurs manqué de nous raconter leur désarroi devant la baisse importante des réservations et des arrivées. Un habitué de ce commerce, qui espère sauver sa saison avec les Aoûtiens, nous dira qu'il ne reçoit pas de coups de fil de ses habituels clients. «C'est démoralisant», lâchera-t-il dépité. Beaucoup de «loueurs» pensent désormais baisser les prix pour attirer la clientèle. L'exemple des années passées caractérisées par un «racket» à chaque coin de rue (parkings, plages, restaurants…) a, semble-t-il, dépité plus d'un estivant. Pour d'autres, la raison essentielle serait due à la crise dans laquelle se démène le pays, qui fait que les citoyens réservent leurs dépenses à d'autres priorités en ces temps de vaches maigres. Certains vont même lier l'euphorie des dernières années aux augmentations de salaires et autres rappels qui ont renfloué d'un coup les escarcelles des fonctionnaires. Il faut dire qu'au vu de la circulation automobile, l'image qu'offre cette fois la région est loin de valoir les grands rushs des années précédentes. Mais cette baisse des fréquentations ne fait pas que des malheureux. Beaucoup de citoyens se réjouissent de cette situation, vu qu'elle ne bouscule pas trop leurs habitudes, ne contribue pas au renchérissement des prix et donne du répit aux propriétaires de logements qui devaient les libérer le temps de la saison estivale pour les céder aux clients moyennant un loyer beaucoup plus intéressant. Cette saison estivale a été jusque-là une alerte pour tous ceux qui se sont investis ou veulent s'investir dans le travail «touristique». Revoir sa copie, réétudier les tarifs et remettre les pieds sur terre peuvent relancer l'activité dans une wilaya qui a reçu cette année le nombre d'estivants qui lui sied, finalement. Encore plus de monde et ce sera l'anarchie dans une wilaya très pauvre en structures d'accueil.