Ceux qui se réjouissaient déjà qu'une guerre à l'occupation illégale des plages cette année peuvent déchanter. Un petit tour sur le littoral de la wilaya de Jijel démentira ceux qui croyaient encore en ce réveil des autorités pour mettre le holà à cette pratique illégale, agressive et parfois violente envers les estivants. Comme les années passées, l'image que nous avons découverte ces derniers jours à la plage Kotama de la ville de Jijel, la Crique à Ouled Bounar, Ras El Afia près du Grand Phare éponyme, le 3ème Km à l'est de Jijel, Tassoust dans la commune de l'Emir Abdelkader ou encore Sidi Abdelaziz, est édifiante à plus d'un titre. La « dictature de la délinquance » continue de défier l'autorité de l'Etat. Les seules réactions pour le moment sont venues des services de la gendarmerie nationale qui sont arrivés à intervenir pour faire décamper des squatteurs et leurs lots de tables, chaises et parasols. Mercredi dernier à Tassoust, des squatteurs en colère ont osé même fermer la RN43 pour protester contre la réaction de la gendarmerie à leur égard, mais ces derniers ne se sont pas laissés faire et ont rouvert peu après la route aux automobilistes. La situation est grave et la persistance de l'effacement de l'autorité administrative rendra tôt ou tard immanquablement inefficace le travail des forces de sécurité. La même situation est relevée pour ce qui est des parkings. Au niveau des espaces munis d'une autorisation, la place est payée 100 dinars, alors que le cahier des charges stipule clairement un tarif par place de seulement 50 DA. D'aucuns n'arrivent pas à comprendre le manque de rigueur pour mettre fin à ce feuilleton des occupations illégales des plages et des espaces attenants. Pourtant, à l'occasion de la venue d'une délégation du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales en juin dernier, une véritable «guerre» (de quelques jours) avait été menée contre les squatteurs des plages, notamment au niveau de la ville de Jijel. Depuis, l'impunité a repris son droit au grand dam des estivants qui s'attendaient à voir – comme promis – des loueurs de tables, chaises et parasols juste à l'entrée des plages. Pour les anciennes concessions des plages aux contrats encore en vigueur, elles ne sont pourtant au niveau de la wilaya que de seulement… trois. Une à Jijel, sur une portion – et non l'ensemble – de la plage Kotama et les deux autres à Ziama Mansouriah. Alors qu'est-ce qui peut expliquer ce silence à la limite de la complicité ? Parallèlement à cette situation, et au moment où le grand rush commence à se sentir dans la région de Jijel, la direction des travaux publics n'a pas trouvé mieux que cette entame de la saison estivale pour lancer les très contestables travaux «de bétonnage et d'enrochement» du littoral de Bordj Echetti dans la commune de Jijel. Une clôture est en train d'être montée, ce qui privera des milliers d'estivants de ce balcon qui donne à la mer. Les critiques ne cessent de blâmer cette décision de débuter les travaux en pleine saison estivale, alors que le boulevard longeant ce littoral est le plus prisé par les automobilistes qui traversent la ville de Jijel, à l'aller et au retour des plages.