Totalement dépassé par le nombre sans cesse croissant de malades, ployant sous sa réputation, parfois surfaite de centre hospitalier incontournable, le CHU Ben Badis de la ville de Constantine a grandement besoin d'une remise à niveau urgente. Depuis des années, les malades hospitalisés dans cette structure sont obligés de se tourner vers le privé pour des analyses, mais surtout pour une IRM (Imagerie à résonance magnétique) ou un scanner (les deux scanners de l'hôpital étant en panne depuis des mois, comme nous l'a affirmé sur place le personnel médical du CHU), avec tout ce que cela implique comme dépenses contraignantes pour les patients, dont la plupart ne roulent pas sur l'or. «Pour ce qui concerne l'IRM qui est fonctionnelle, il faudrait avoir des relations solides au CHU pour obtenir un rendez-vous», déplorent des malades hospitalisés. Sinon vous risquez d'entendre immanquablement la même réponse : «l'appareil est en panne». Chose que nous avons vérifiée nous-mêmes lors d'une récente visite à cet hôpital. Cela dit, il est incontestable que depuis quelques années «le grand hôpital», comme le surnomment toujours les Constantinois, donne des signes alarmants d'essoufflement. Des signes qui ne sont pas palpables uniquement au niveau des services de l'imagerie médicale ou des analyses, mais également au niveau de certains services névralgiques, comme celui des urgences ou encore pour le centre anticancer et ses trois importants services où les travaux d'extension s'éternisent, malgré la réception de trois nouveaux accélérateurs. Quoi qu'il en soit, il est regrettable de constater que le CHU Benbadis, avec ses 1562 lits techniques, mais aussi ses 1439 lits de passage (urgences et maternité), étouffe littéralement face à une demande débordante, et voit par ricochet sa réputation sérieusement entamée par la vétusté, voire l'inexistence, d'un plateau technique à même de répondre à la demande d'un établissement de cette envergure. Pourtant, le CHU Ben Badis a bénéficié, il y a quelques années, d'une subvention de 520 millions de dinars destinée à rénover totalement son plateau technique. Mais où est donc passé tout cet argent ?