Le Conseil des ministres a adopté mardi l'avant-projet de loi fixant l'âge minimal de la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, mais la nomenclature des métiers pénibles concernés n'est pas encore prête. L'avant-projet de loi prévoit, pour rappel, des départs anticipés pour les travailleurs en «poste de haute pénibilité», comme l'une des exceptions à la suppression de la retraite sans condition d'âge. Mais c'est la définition de cette pénibilité qui risque de poser problème. La liste des métiers pénibles devrait être fixée avant la fin de cette année par décret ou par ordonnance, apprend-on auprès de sources proches du dossier. Une commission regroupant tous les secteurs doit d'abord être mise en place pour se pencher sur la question et établir les critères de classification. Les débats promettent d'ores et déjà d'être animés, tant plusieurs secteurs se disent concernés. Aucune définition précise de la pénibilité au travail n'existe, mais il est admis que les métiers pénibles sont ceux dont les conditions d'exercice peuvent entraîner des risques sur la santé psychologique ou physique du travailleur. La loi de 1990 sur la relation de travail reconnaissait déjà la possibilité de réduire la durée hebdomadaire de travail et augmenter la durée du congé pour les personnes faisant des travaux particulièrement et dangereux. A titre d'exemple, les travailleurs des mines ont un travail pénible, certains métiers de la santé le sont également, mais certains enseignants réclament aussi cette caractéristique. Le fait est que jusqu'alors, le besoin d'établir une classification des métiers pénibles ne s'est pas faite ressentir, à la différence des maladies professionnelles, nous explique-t-on au niveau de la Caisse nationale des assurances sociales. Et rien n'indique que les métiers où il y a le plus de maladies professionnelles ou d'arrêts maladie tombent forcément sous l'appellation de métiers pénibles. Avec la décision entérinée du Conseil des ministres, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) avait déjà appelé à prendre en considération la pénibilité dans la carrière professionnelle, lors de la révision du texte sur les départs à la retraite sans condition d'âge.