A l'approche de la saison estivale, et la ruée des vacanciers du sud pays vers les villes côtières du nord, une fois de plus les voyageurs du transport ferroviaire de la ligne Bechar-Oran qui ne savent plus où donner de la tête, interpellent le ministre des transports pour concrétiser sur le terrain les promesses qui leur a été données lors de la dernière visite ministérielle à leur wilaya. C'est du moins ce que nous avons relevé dans une lettre rédigée par des voyageurs mécontents de la mauvaise prestation et de la qualité du service offert aux voyageurs de ce mode transport, particulièrement la ligne susvisée. En effet, ces usagers du rail dénoncent les conditions jugées déplaisantes et inconvenables dans lesquelles, ils voyagent, notamment la vétusté du train et tout son équipement réservé à ces longs trajets, plus de 700 km séparant ces deux villes. L'absence de climatisation, en ce début de la période des grandes chaleurs caniculaires, crée un étouffement à l'intérieur des voitures, et rend le voyage des plus pénibles. Les signataires de cette correspondance désapprouvent aussi, l'immobilisme, dont font preuve les cheminots et l'absence de sérieux qui caractérise leurs actions vis-à-vis des voyageurs, empruntant cette ligne dans des situations parfois catastrophiques, où même l'eau dans les sanitaires n'existe pratiquement plus. Le compartiment restaurant, n'a de restaurant que le nom, rien ou presque n'est offert aux voyageurs. Parfois même pas les bouteilles de l'eau minérale font cruellement défaut. Certains trains aux wagons sérieusement touchés par la vétusté et la décrépitude des parois des fenêtres et autres cloisons laissent pénétrer la poussière, qui se répande à l'intérieur des voitures couchettes, coupant le souffle aux usagers, particulièrement les asthmatiques qui sur le champ attrapent des crises, et ne savent pas à quel saint se vouer. Par contre, selon les mêmes auteurs de lettre, ‘'d'autres lignes disposent de trains luxueux ultramodernes, et les usagers ne se plaignent pas, citant l'exemple de celui assurant la ligne Oran-Alger par exemple'', ont-ils souligné les rédacteurs de cette correspondance. Selon les termes de cette lettre, les trains qui sont programmés pour cette ligne de Bechar-Oran sont tellement défectueux et approximatifs, au point où même l'éclairage à l'intérieur des wagons s'éteint, pendant de longs moments, puis il se rallume de nouveau. Une telle situation renseigne sur le vieillissement des batteries qui n'arrivent plus à conserver le courant électrique. Ce train comme partout ailleurs est strictement hiérarchisé. La plus basse classe, la "2ème class", est un simple compartiment, la plupart du temps bondé. Dans la " 2AC ", trois couchettes sont superposées des deux côtés d'un compartiment ventilé. Le voyage est peu confortable en raison de la poussière qui pénètre. Les draps, couvertures et oreillers sont fournis. Dans la "1ère AC, la classe la plus luxueuse", deux couchettes, avec rideaux, sont superposés, dans des compartiments pouvant se fermer. ‘'S'agissant de l'accueil des usagers, celui-ci est des plus médiocres, compte tenu du comportement des agents concernés, à la limite de l'agressivité, vis-à-vis des usagers'', ont-ils relevé les signataires de cette correspondance. En effet, il est à noter que lors de la dernière visite de l'ex ministre des transport accompagnant du premier ministre à Bechar au mois de mars passé, M. Amar Tou a fait part que son secteur a passé commande pour se doter de 17 nouveaux trains ultramodernes, qui vont être répartis à travers les régions où le besoins de fait sentir. C'est dire, que cette ligne Bechar-Oran est concernée, elle aussi, eu égard à la vétusté de son équipement et à l'éloignement entre ces deux villes, et qui exige un matériel conséquent permettant aux voyageurs d'effectuer ce long trajet dans de bonnes conditions. S'agissant, de la gare des voyageurs, celle-ci a été construite de nouveau, mais les travaux n'ont pas été encore achevés et c'est depuis plus quatre années que ça dure, notamment sur le quai d'embarquement et aux alentours, perturbant les départs et les arrivées des voyageurs. Cette situation dans laquelle se retrouvent quotidiennement les voyageurs de cette ligne Bechar-Oran, ne cesse de ternir l'image de ce secteur, sur lequel beaucoup d'espoirs sont fondés, pour sortir cette région du sud de son isolement, et permettre aux sudistes de se rapprocher des grands centres urbains. Pourtant des efforts sont déployés pour donner un visage qui mettra fin non seulement à l'image du vieux réseau ferroviaire pour laisser place à la modernité, mais permettre à ce secteur de se doter d'équipements neufs. Ces nouvelles lignes à grande vitesse (LGV), avec des pointes de 220 km/h, réduiront considérablement les temps de parcours, si l'on se fier aux propos du directeur général de la SNTF, qu'il a tenus à Bechar, en présence de la presse écrite il y'a quelque temps seulement. Ainsi, par exemple, Bechar ne sera plus qu'à 6 heures d'Oran. Ce qui permettra, à coup sûr, d'absorber les usagers des bus. Il est à signaler aussi que ce mode de transport, depuis sa mise en service au mois de juillet 2010, est fortement emprunter sur cette desserte à cause des difficultés liées à la sécurité, et la crise de transport par bus, notamment en période estivale, où la demande devient sans cesse croissante. Selon un responsable à la SNTF, des forces motrices électriques tracteront des voitures neuves et équipées avec toutes les commodités et qui seront bientôt fonctionnelles. Des innovations qui attireront de plus en plus de voyageurs. En tout cas, on espère, du côté de la SNTF, porter la part du marché dans le trafic voyageur à 30%. Le maillage des nouvelles lignes du Nord avec celles du Sud permettra également aux grandes entreprises enclavées dans le sud du pays de faciliter l'acheminement de leurs marchandises vers les ports. Mais aussi pouvoir exploiter certains projets, à l'exemple du projet de Ghar Djebilet, qui sommeille depuis des années, ainsi que la future cimenterie de Bechar... etc.