Des groupes de jeunes en font presque une propriété privée où ils mettent en place leur business juteux : location de chaises, tables et parasols à côté de l'activité, souvent illégale, de «parkingeur». Cela devient récurrent, le constat est toujours le même : la gratuité des plages n'est qu'un vain mot. Un vœu pieux. C'est ce que nous avons relevé en différents endroits de la côte algéroise. D'est en ouest, les plages sont pour la plupart squattées. Des groupes de jeunes en font presque une propriété privée où ils mettent en place leur business juteux : la location de chaises, tables et parasols à côté de l'activité, souvent illégale, de «parkingeur». En effet, d'est en ouest, le sable est pris d'assaut par des jeunes qui ont investi de grandes sommes pour acheter leur matériel. Ainsi, les promesses du ministère de l'Intérieur, qui avait assuré de mettre un terme à cette situation qui saigne les budgets des citoyens, peinent à se concrétiser. Certes, les services de la wilaya d'Alger et les éléments de la Gendarmerie nationale tentent d'endiguer ce phénomène, mais la situation reste inchangée. Mardi dernier, une opération de grande envergure avait été lancée par la Gendarmerie nationale sur l'ensemble des plages ouvertes à la baignade. Une saisie record de 1400 chaises, 500 tables et autant de parasols a été opérée. La wilaya assure également que l'ensemble des plages de la capitale sont gérées par ses soins, tout en tentant de maintenir un semblant d'ordre et de rigueur. Elle y réussit en certains endroits. C'est le cas à Palm Beach (côte ouest) où, malgré le désagrément causé par l'insalubrité et les amas de plastique mélangés avec le sable, les familles et leurs enfants se disent contents des changements apportés par les autorités. Même si, toutefois, il semble y avoir des failles dans le système. Une grande pancarte installée informe l'ensemble des estivants que l'accès à la plage est gratuit et que les tables avec quatre chaises et son parasol sont seulement à 500 DA. Cependant, la directive mise en place par le ministère de l'Intérieur, sous la gestion de l'OPLA, dit que le stationnement est compris dans le forfait. Mais cela n'est pas réellement appliqué. Les usagers sont contraints de débourser 100 DA supplémentaires pour pouvoir stationner. Il y a aussi une autre surprise pour les habitués des lieux. Le tarif de location du kit (table, chaise et parasol) est doublé. L'utilisateur doit s'acquitter de 1000 DA au lieu de 500 DA. «J'ai été obligé de payer, au risque d'avoir des problèmes. La mer est synonyme de jeux de plage et de bain de soleil, mais dès notre arrivée nous avons été contraints de prendre ce matériel et mon parasol est resté emballé près de moi», déplore un père de famille rencontré sur place. Toujours dans la même région, plus exactement sur la «plage ouest», le même phénomène se répète et les estivants ont été obligés de s'acquitter d'une coquette somme pour bénéficier d'une journée de baignade. «Le tarif d'accès varie entre 1500 et 2000 DA», nous confie Mourad, un jeune venu en compagnie de ses amis se déstresser au bord de la mer. Même décor sur les plages situées à l'est de la wilaya. A El Kaddous, des jeunes, selon des témoins, imposent aussi leurs matériels.