Dans les semaines qui viennent, nous allons lancer les essais à froid. Après, nous rentrerons dans les essais à chaud. Je pense sans trop m'engager que dans 6 à 8 semaines, on pourra dire qu'E Hadjar sera opérationnel», a affirmé le ministre de l'Industrie et des Mines en marge de la signature de l'accord final portant sur le transfert total au groupe public Imetal des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (Ampta) et ArcelorMittal Tébessa (AMT). Le complexe sidérurgique avait bénéficié d'un plan d'investissement visant la réhabilitation et la modernisation de ses installations. Mais le programme de réhabilitation traîne. «El Hadjar a subi beaucoup de dommages. Les prévisions qu'on s'est données au départ n'ont pas été respectées pour une principale raison : Au fur et à mesure que nous avons avancé sur les travaux de rénovation, nous avons constaté des dégâts cachés tels que des fissures dans le haut-fourneau. Donc, au lieu de précipiter l'entrée en production, il vaut mieux partir sur des bases solides pour pouvoir engager El Hadjar sur une voie modernisée et sans aucun problème à l'avenir», a expliqué le ministre de l'Industrie et des Mines. L'accord sur le transfert total à Imetal des parts sociales des trois sociétés donnera, selon lui, une «autonomie totale» au complexe de Annaba pour réaliser son plan de développement qui doit lui permettre de doubler sa production pour atteindre 2,2 millions de tonnes par an à l'horizon 2019. Interpellé sur l'effort financier de l'Etat concernant la rénovation dudit complexe, le ministre a fait savoir que «ce sont des syndications bancaires, c'est-à-dire des crédits à la charge des entreprises. Pour ce qui est du soutien de l'Etat, ce sont des différés de dettes. Cela reste à l'actif des entreprises». Un investissement d'un milliard de dollars a été consenti pour ce plan d'investissement, dont 355 millions de dollars réservés au financement d'opérations liées à l'exploitation et à l'assainissement de la situation du complexe, et 720 millions pour la réhabilitation de la chaîne de production, avec acquisition d'équipements modernes. Pas de plan social Le ministre de l'Industrie a tenu par ailleurs à rassurer les quelque 4500 employés du complexe industriel, en affirmant qu'il n'y aura pas de compression d'effectif. «On est en train de parler des conditions pour qu'El Hadjar triple sa production. Je ne pense que dans une situation pareille on puisse procéder à une compression des effectifs», dira-t-il, en évoquant une situation sociale normalisée. «Il y a eu des élections avec une nouvelle direction syndicale. Toutes les conditions sont réunies pour un lancement idéal d'El Hadjar (…). Le syndicat et les travailleurs sont conscients du fait qu'El Hadjar soit important pour l'économie nationale et pour eux. Aujourd'hui, le monopole n'est pas l'apanage d'El Hadjar car il y a d'autres acteurs sur le marché. S'ils veulent prendre leurs parts de marché, ils doivent entrer dans la compétition», a-t-il insisté. L'Algérie, qui importe entre 7 et 8 milliards de dollars annuellement de produits en acier, ambitionne de produire entre 12 et 13 millions de tonnes d'acier à l'orée de 2020, d'après le ministre de l'Industrie. Et pour cela, le gouvernement compte, outre le complexe de Annaba, sur l'apport du futur complexe de Bellara (4 millions de tonnes/an), de l'usine Tosyali (3,5 millions de tonnes/an), du groupe privé ETRHB (1,5 million de tonnes/an) et les acières du Centre et de l'Est. «On sera probablement dans nos engagements pour faire face à cette augmentation attendue en 2025 qui sera le double de la consommation d'aujourd'hui», a conclu M. Bouchouareb.